La tristesse des visages - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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La tristesse des visages

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L’anecdote n’est pas récente, elle m’a été racontée il y a quelques décennies. Mais si elle me revient en mémoire, c’est qu’elle rejoint une sorte d’actualité répétitive. Cela devait se passer au lendemain de la guerre, lorsque le général de Gaulle permit aux femmes d’accéder au suffrage universel. Ce fut l’occasion pour certaines religieuses contemplatives de sortir d’une clôture monastique qu’elles n’avaient jamais quittée depuis leur entrée en noviciat. Pour les plus anciennes, cela pouvait faire parfois plus de soixante ans. Dans tel Carmel, je crois, on redoutait ce choc d’une sortie dans le monde pour la doyenne de la communauté. Comment supporterait-elle cette brusque intrusion dans un univers inconnu ? Pourtant, son aumônier lui avait recommandé de bien ouvrir les yeux, de ne rien manquer du spectacle. Quand elle revint d’avoir déposé son bulletin de bonne citoyenne dans l’urne, on l’interrogea, non sans curiosité. Comment avait-elle reçu, par exemple, les publicités les plus provocantes ? Mais ce n’est pas cela qui avait intéressé, disons sœur Anna. « Ce qui m’a frappé dans la rue ? Eh bien, c’est la tristesse des visages ! »

La tristesse des visages ! Que dirait-elle aujourd’hui, la chère sœur Anna, si elle ouvrait la télé ou prenait connaissance du journal du soir ? Elle apprendrait par exemple qu’une « conférence citoyenne », mandatée par le Comité consultatif d’éthique se déclare favorable au suicide assisté. Ou encore que le suicide par le feu est un acte qui gagne peu à peu les pays occidentaux, parce qu’il est l’ultime recours pour manifester une détresse, surtout à cause du stress au travail… Ce n’est pas moi qui choisis ces exemples, ce sont les médias qui les mettent délibérément en évidence. Bien sûr, tristesse et détresse ne sont pas d’aujourd’hui, mais le progrès et la modernité ne les ont pas abolies. Et elles demeurent les grandes échardes dans la chair de notre humanité. Alors, je comprends mieux le message du pape François, lorsqu’il nous dit : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. » Vous voulez combattre la tristesse en vous et autour de vous ? Lisez son exhortation apostolique !

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 17 décembre 2013.