La tragédie de Nice - France Catholique
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La tragédie de Nice

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La tragédie de Nice est venue endeuiller une ville magnifique et tout un pays, le jour de sa fête nationale. Malgré un communiqué de revendication par le groupe État islamique le 16 juillet, il semblerait que l’auteur de cet attentat horrible ait agi de façon solitaire. A-t-il répondu de son propre mouvement à la consigne du groupe État islamique, pour faire le plus de dégâts possibles et créer un climat obsessionnel dans l’opinion publique ? Ou s’agit-il de l’acte d’un déséquilibré ? En ce cas, l’intéressé pouvait être sous emprise psychologique et s’inspirer des précédents attentats pour y ajouter sa propre marque. Dans une telle hypothèse, la tâche des autorités publiques apparaît singulièrement ardue. Comment contrôler des individus dangereux, névrosés, dépressifs… qui ne sont pas facilement repérables avec les moyens habituels des services de surveillance ? Le plus resserré des maillages de sécurité n’y suffira jamais.

La population niçoise, bouleversée, n’a pas tardé à manifester son respect et sa compassion aux victimes et à leurs familles. Elle a montré aussi sa détermination à ne pas céder à l’emprise de la terreur. C’est cette capacité de résistance unanime qui est aujourd’hui un des garants de notre possibilité de juguler la menace.

Il ne faut pas se cacher que la mobilisation morale qui nous est demandée mettra à l’épreuve notre patience, car il est désormais évident que l’offensive terroriste ne s’arrêtera pas demain et que nous sommes à la merci d’autres coups durs sous les formes les plus imprévisibles. Les représentants des syndicats de police confient ouvertement que les forces de l’ordre sont au bord de l’épuisement, du fait des sollicitations diverses dont elles sont l’objet. Il faut des moyens nouveaux et il faut réorienter les moyens disponibles. Le chef de l’État a annoncé l’appel à des forces de réserve pour leur venir en aide, avec le concours éventuel de volontaires. On ne peut pas ne pas appeler contestataires, militants ou organisateurs d’événements publics de toutes sortes à un plus grands discernement, à une plus grande prudence, à une meilleure concertation avec les forces de l’ordre. C’est assez dire le degré d’engagement requis, auquel il faut ajouter les opérations militaires, avec une armée elle aussi au maximum de ses possibilités, sur les théâtres extérieurs, là où l’ennemi a conquis des régions entières et créé cette dépression internationale qui menace les équilibres mondiaux.

Oui, nous sommes en guerre, même s’il s’agit de donner à cette expression son contenu adéquat. Cette guerre a les effets meurtriers que nous déplorons. Elle a aussi un caractère idéologique et religieux, qui nous impose de surcroît un discernement susceptible de définir la vraie nature de l’ennemi. Sa religion ne se veut pas séculière, à l’image des totalitarismes modernes, elle n’en est pas moins aussi dangereuse par sa prétention à tout dominer au nom d’un sacré qui défigure l’homme et son rapport au divin.