La Congrégation romaine pour les écoles et universités catholiques a publié hier un document intitulé « Homme et femme il les créa. Pour une voie de dialogue sur la question du genre dans l’éducation ». Je n’ai pas encore lu ce document dans son intégralité, mais la présentation qu’en fait le service de communication du Saint-Siège me paraît tout à fait en phase avec les problèmes que rencontre aujourd’hui les éducateurs et surtout les jeunes gens marqués par la déconstruction de ce qu’on appelle les stéréotypes de genre. Dans Le Monde daté du même jour, toute une page était consacrée aux jeunes gens qui se définissent en dehors de la dichotomie fille/garçon, celle-ci demeurant majoritaire dans la société. Visiblement, le quotidien est en symbiose avec la valorisation du mode transgenre, où il s’agit « de brouiller les pistes, de se jouer des normes », en s’opposant à une opinion figée dans ses préjugés. Pour les adolescents, nous explique-t-on, aujourd’hui tout est possible. Ce n’est plus aussi évident qu’on soit garçon ou fille.
Si l’affaire n’était pas aussi sérieuse pour ses conséquences dans l’ordre de la construction personnelle, on pourrait trouver comique qu’un journal, qui n’a cessé d’affirmer qu’il n’existait pas de théorie du genre, vous assène maintenant précisément que grâce aux études de genre, une évolution psychologique déterminante est en train de se produire. Oui, de nouvelles normes sont apparues en opposition frontale avec les catégories anthropologiques d’autrefois. Et le quotidien, qui se veut de référence, les avalise et s’interroge gravement sur l’usage d’un pronom neutre échappant au binôme masculin-féminin. Il s’était précédemment interrogé sur l’usage de l’écriture inclusive, qui avait été finalement écarté, ce qui, entre nous, aura au moins épargné au lecteur une épreuve des plus pénibles.
Ce qui nous est présenté à l’aune d’une libération pourrait se révéler à l’usage comme un carcan idéologique redoutable. Car cette conception du genre a ses militant déterminés à chasser de la tête des enfants qu’ils sont garçon ou fille. Ce qui nous amène à un style éducatif particulièrement brutal, parce qu’il contredit les propriétés intrinsèques du corps humain. Nous nous trouvons, en fait, face à un néo-gnosticisme qui dévalorise notre condition sexuée et nous met sur la voie d’un totalitarisme de type orwellien.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 juin 2019.
Pour aller plus loin :
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- Quand le virtuel se rebelle contre le réel, l’irrationnel détruit l’humanité
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918