La semaine des quatre papes - France Catholique
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La semaine des quatre papes

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Cette année la célébration de Pâques va se poursuivre une semaine encore, grâce à une cérémonie d’ampleur exceptionnelle. On parle, à juste raison, de la semaine des quatre papes, puisque dimanche, fête de la Miséricorde, seront canonisés Jean XXIII et Jean-Paul II, par le pape François, en présence du pape émérite Benoît XVI. C’est une belle occasion de s’interroger sur ces quatre figures exemplaires d’évêques de Rome. Chacun en particulier nous offre un visage de l’Église, en raison du caractère de sa riche personnalité. Nous aurons sûrement l’occasion de revenir là-dessus, peut-être en nous attardant sur Jean XXIII qui est le moins connu des quatre, puisque son pontificat remonte déjà à un demi siècle. Je voudrais dire simplement un mot, aujourd’hui, sur la papauté que tous incarnèrent ou incarnent dans la même fidélité à la continuité, que déjà saint Irénée reconnaissait, au deuxième siècle, à l’Église de Rome, mais aussi avec l’inspiration de leur charisme propre.

Je suis enclin à le faire, car je lis des choses étranges à propos de la papauté. Un collègue explique doctement que François pourrait bien être le pape de la sortie de la papauté. Je n’invente rien. Un autre explique qu’il s’agit bel et bien d’une institution révolue, parce qu’elle constitue un barrage qui s’oppose à « la révolution de l’individu s’émancipant des institutions ». Voilà qui me rajeunit. Déjà à la mort de Paul VI, certains prétendaient, de la hauteur de leur science et de leur modernité, que nous assistions à la fin de la papauté. Ils ont été servis avec Jean-Paul II, qui affirma à la face de l’histoire une présence d’une densité extraordinaire, donnant à l’institution une signification au-delà même de l’Église catholique.

Le père de Lubac m’expliquait qu’il était frappé par l’importance des fondements scripturaires de la primauté de Pierre. Encore faut-il, bien sûr, comprendre adéquatement en quoi Pierre et ses successeurs exercent une autorité spirituelle, qui nous est plus que jamais précieuse en un temps où le monde est incertain de lui-même et où le nihilisme étend son ombre sur les âmes.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 21 avril.