La République laïque et la prévention de l’enrôlement des jeunes par l’État islamique - sommes-nous démunis ? Plaidoyer pour une laïcité distincte - France Catholique
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La République laïque et la prévention de l’enrôlement des jeunes par l’État islamique – sommes-nous démunis ? Plaidoyer pour une laïcité distincte

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Les réflexions que je propose dans ce travail se situent en amont du débat politique, légitime, nécessaire et premier en démocratie, sur les mesures d’ordre public existant ou à prendre concernant la sécurité et la justice, en ces temps calamiteux d’attentats perpétrés par le terrorisme islamique.

Elles s’interrogent sur le fond et l’allure de notre civilisation : qu’est-ce qui fait que ces massacres horribles dont notre population est victime ou menacée sont pensables et possibles ? Quel est le contexte singulier qui leur permet de se produire ? Les troubles personnels qui peuvent atteindre les meurtriers, leurs motivations psychologiques, sociales et religieuses n’expliquent pas, seules, leur folie meurtrière. Il faut se demander quelles orientations majeures de l’état d’esprit régnant, quels obscurcissements de la conscience, quel affaissement des mœurs, quel vide spirituel sont le terreau où germent de telles actions.

Il semble que les mesures de gouvernement concernant la gestion politique de la sécurité et de la justice – plus ou moins sévères, ciblées, organiques et radicales selon les courants et les partis – pour éradiquer cette violence, ne peuvent être décisives et efficaces que si elles s’appliquent et se déroulent dans un contexte social et civilisationnel sur lequel elles soient en prise. Faute d’une révision globale de nos finalités politiques, premièrement la poursuite du bien commun, la lutte contre le terrorisme islamique pourra marquer des points, mais se trouvera inadéquate et dépassée. Pour le dire en peu de mots : nous avons besoin d’un «réarmement moral» 1

Et les entreprises de «déradicalisation» elles-mêmes, menées avec l’appui du gouvernement, devraient être entreprises impérativement dans cette plus large perspective qui concerne la société tout entière.

Il ne s’agit pas d’exonérer les jeunes terroristes français de confession musulmane de leur responsabilité pour les actes odieux et abominables qu’ils s’apprêtent à commettre en partant pour le «djihad» 2, ou qu’ils ont déjà commis en se réclamant de l’E.I. Mais d’essayer de percevoir quelle part incombe sans doute au climat (ethos) culturel, moral, civilisationnel qu’ils trouvent chez nous et qui imprègneassezprofondémentnotrevieen société. Un climat où, dans la sphère publique et médiatique au moins, on ne rencontre habituellement pas courants d’idées, valeurs, idéaux, principes moraux supérieurs et normatifs communément enseignés et partagés…. qui les garderaient de se laisser séduire et entraîner par l’idéologie dévoyée et mortelle de Daech.

La laïcité comme neutralité religieuse de la République, respectueuse des diverses croyances, et moyen éprouvé permettant le vivre ensemble citoyen, est perçue par beaucoup -parce qu’elle est souvent ressentie et proposée ainsi, comme une certaine dépréciation du sentiment religieux et de l’attitude religieuse, c’est à dire méconnaissance ou rejet de tout référent transcendant. Le discours officiel agnostique – qui suspend tout jugement sur l’existence ou la non existence de Dieu – a tendance à se muer en athéisme de fait, qui certes accepte les religions, mais ignore et refuse la mesure ou le socle naturel d’anthropologie – au sens d’une donnée stable, universelle et définie à reconnaître premièrement – dont ces religions sont porteuses, en rapport à une destinée humaine d’ordre supérieur, ouverte à l’infini. L’agnosticisme ou la laïcité officielle teintée d’athéisme tente de compenser son vide de transcendance, transcendance dont l’homme a besoin pour se comprendre et pour vivre, par des valeurs érigées en absolu de substitution, la devise républicaine en particulier ainsi que les droits de l’homme.

Droits de l’homme : ce ne serait pas si mal ! s’ils n’étaient de plus en plus déconnectés, hélas, de l’humanisme philosophique et moral qui est leur base et dont ils sont l’explicitation ; s’ils étaient indemnes, au sein même d’organisations politiques internationales, de pressions venant de courants individualistes et libertaires ayant pour but de les accommoder à divers particularismes (tels le lobby gay, le lobby pro-avortement) ; si les devoirs qui vont de pair, et sans lesquels il est impossible qu’ils soient effectivement favorables au plus grand nombre, étaient fermement proclamés et défendus eux aussi.

Le maître-mot liberté en particulier, non rattaché organiquement à une vision de l’homme idéale, occupe progressivement et indument la place tout entière, indépendamment de valeurs qui devraient nourrir cette liberté et lui donner sens. Liberté : qu’est-ce à dire ? jusqu’où ? et pour quoi faire ? (La question a été soulevée, mais en général pas traitée avec l’ampleur et la pertinence requises, après la tuerie des journalistes de Charlie hebdo par les terroristes islamistes et l’immense manifestation qui a suivi.)

C’est ainsi que, se réclamant de la liberté, l’individualisme hédoniste et capricieux peut prendre le pas sur la construction de soi exigeante et bordée de devoirs ainsi que sur les enjeux du bien commun de la collectivité ;
que la publicité, les médias, la culture et les moeurs ambiantes, témoins et protagonistes d’un «libéralisme sexuel avancé», détériorent la qualité de l’amour humain et tendent à désenchanter (désacraliser, démystifier) le rapport masculin- féminin;

que le respect absolu qui est dû à la vie humaine naissante se voit subordonné aux aléas des convenances individuelles (avortement);
que le règne tout-puissant de l’argent, le désir de consommer et d’avoir toujours plus nous détournent de finalités humaines essentielles et du soin de notre âme;

que le modèle familial est en proie à un énorme bouleversement;
que le progrès matériel, technique, et scientifique occidental va souvent de pair avec un relativisme moral qui ronge l’altruisme et la cohésion sociale.
Tout ceci donne une impression de décadence et pèse lourdement sur la conscience de jeunes gens en quête d’absolu et de repères. Quel idéal de vie propose-t-on publiquement à ces jeunes ? Quel dépassement de soi, quel service de la communauté, quel encadrement pour une vie droite ? Quel projet national ? Et, pour certains d’entre eux, quel avenir professionnel ?

Ajoutons que notre civilisation et ses égarements, qui nous conduisent dans le mur, se présentent à nos contemporains comme l’éclosion de la modernité, le modèle à imiter, la vérité enfin conquise, le progrès en marche brisant des conservatismes religieux, réactionnaires et archaïques. De tous côtés, par la pub, l’audio-visuel et internet, la jeunesse est assaillie par l’attraction de plaisirs gourmands, vains et triviaux ou somptuaires et inaccessibles…

Et je pense encore à la confusion aberrante des valeurs et des moeurs soutenue par la théorie du genre, épousée sans réserve par le courant LGBTI, avec l’appui de l’Etat.

2 – Les jeunes musulmans de notre pays ne sont pas bénéficiaires – à l’égal des autres jeunes d’ascendance française plus ancienne – de traditions judéo- chrétiennes et de l’humanisme républicain prépondérants il y a quelques décennies, traditions et humanisme encore diffus et même répandus, heureusement, dans la société et la culture (il ne s’agit pas de dire que tout est pourri, loin de là). Or, ces deux réalités qu’ils ignorent largement tempèrent, estompent tant bien que mal encore pour un temps l’excès ou la radicalité des abandons ou déviations qu’on vient d’épingler… Dit d’une autre façon, la richesse de notre humanisme traditionnel n’est pas à leur disposition dans une mesure suffisante, comme un c ontre – poison efficace.

Les enseignements religieux qu’ils reçoivent vont à contre-courant de nos propres déviations qui choquent de vitales convictions. Mais ils ne sont pas outillés, pas plus ceux qui reçoivent ces enseignements que la plupart de ceux qui les dispensent, pour la résistance intellectuelle et morale à ce nouvel espace culturel envahissant et délétère et l’affrontement avec lui, munis des armes de l’esprit. En effet, les musulmans adeptes d’ un Islam des lumières sont encore minoritaires chez nous.

On peut comprendre la séduction exercée par une idéologie totalisante qui répond à leur malaise et à leur frustration en «terre chrétienne»; qui répond à leur vide intérieur et spirituel que notre civilisation se montre incapable de combler. Comment pourrait-elle le faire, nous y reviendrons ? Par de grandes orientations et consignes simples faisant écho au Bien absolu, à quelque chose d’ordre transcendant.

On peut donc comprendre quelques unes des raisons de leur adhésion à une idéologie et à une source de pouvoir qui les embrigade dans un autre emploi de la vie, avec le concours inavoué ou déclaré d’imams souvent venus de l’étranger…

Il ne faut pas ignorer non plus les problèmes d’ordre personnel, familial, social, économique… qui peuvent affecter des jeunes gens séduits par le fondamentalisme islamique. La plupart des observateurs et sociologues lucides s’accordent à penser cependant que si les réalités sociales discriminatoires expliquent pour une part le malaise identitaire de certains et leurs difficultés d’intégration, elles ne sont pas la raison essentielle de leur basculement dans la violence religieuse guerrière. A preuves : l’origine hétérogène et diversifiée des jeunes qui se radicalisent, leur «conversion» à l’Islam souvent superficielle et récente.

A la question de savoir si les recrutés de l’islamisme terroriste sont religieux, une juge de renom, affectée aux affaires du terrorisme, décelait plutôt chez eux une dépression psychologique comblée par un vernis religieux. Et elle précisait : «la faiblesse de nombre d’entre eux c’est un désir suicidaire, surmonté par l’idée que leur mort pouvait cependant servir à quelque chose. De là leur vocation de kamikaze. »

Il s’ensuit alors bien évidemment que c’est une erreur de la Justice de mettre en prison ceux qui rentrent de Syrie et se sont donc plus ou moins repentis.

3 – Jusqu’ici on peut suivre cette analyse, me semble-t-il. Mais survient le problème du passage à la violence. La violence détruisant systématiquement et par principe des vies innocentes, la violence aveugle comme moyen de servir d’instrument à un règne divin souverain et implacable, la violence comme moyen d’éliminer les mécréants et d’imposer l’Islam par la force.
On se trouve alors inéluctablement devant le mystère du mal, ce mal moral, qui de façon plus ou moins étendue et intense, affecte ou contamine les individus et les sociétés, ces deux champs étant en interaction. Soit ce mal de l’engagement terroriste n’est pas perçu comme tel par la conscience, conscience faussée, trompée, aliénée par le mensonge et la propagande; soit certains individus, courant librement à leur perte, s’y adonnent de volonté délibérée et avec complaisance.

4 – Prévention de la radicalisation terroriste. C’est d’abord aux musulmans français qu’il revient d’en être les premiers et principaux acteurs.
Une avancée énorme et significative s’est produite dans ce sens il y a peu de temps, le dimanche 19 juin 2016 précisément, avec la marche de Mantes-la-Jolie, où des milliers de musulmans (entre 2500 et 4000) défilent contre la barbarie, et décident de se démarquer publiquement, en hommage au couple de policiers assassinés le 13 juin à Magnanville. Ce sont les responsables des Mosquées de la région qui ont appelé à cette manifestation, en union avec le recteur de la grande mosquée de Mantes-la-Jolie, Mehdi Berka. Le journal Le Monde souligne qu’il n’y eut qu’un seul précédent comparable : une manifestation confessionnelle organisée par l’imam de Drancy, Hassen Chalgoumi, en avril 2012 au moment de l’affaire Mohamed Merah, mais qui n’avait réuni que deux cents personnes place de la Bastille. Je crois que les médias et en particulier la télévision n’ont pas donné à cet événement du 19 juin dernier tout le relief qu’il mérite.

En effet, cette condamnation de l’islamisme terroriste exprimée publiquement par les musulmans de France eux-mêmes était attendue depuis longtemps et ne peut que favoriser la confiance, le dialogue et l’intégration. Les français non musulmans étaient en droit d’espérer que des français musulmans en nombre significatif se désolidarisent de cette version pervertie et odieuse de l’Islam. Voilà qui fut fait : puisse cette réaction salutaire aider un grand nombre de nos compatriotes à se garder de pratiquer l’amalgame, et ne pas servir de prétexte à une affirmation communitariste.

Comme impact à valeur dissuasive dans l’esprit et le comportement de jeunes musulmans attirés ou enrôlés par le «djihadisme», j’estime qu’une telle manifestation de 5000 musulmans contre la barbarie a plus d’importance qu’un immense rassemblement de centaines de milliers de personnes de divers bords ou appartenances, qui ne se fait pas sous le signe de l’umma, la communauté des croyants de l’Islam.

Certains d’entre nous ont sûrement appris cette nouvelle, les larmes aux yeux, car ils ont eu l’impression de retrouver des frères.

Evidemment, il faut que ce refus des atrocités commises par Daech et autres organisations aux forfaits criminels comparables perpétrés au nom de l’Islam en divers lieux du monde, en Orient et en Afrique, soit clairement prononcé et même proclamé par tous ceux qui adhèrent au Coran et au message du prophète. Et qu’ils le fassent autant de fois qu’il est nécessaire. On sait en effet qu’on trouve dans le Coran des exhortations à la fraternité et à la paix universelles, mais que l’on trouve aussi des consignes inacceptables de violence à l’égard des mécréants. (Michel Onfray a scrupuleusement recensé les unes et les autres dans son livre : Penser l’Islam – Grasset 2016)
Les pouvoirs publics et les citoyens désireux d’une bonne entente avec les musulmans implantés en toutes nations sont en droit d’exiger des représentants musulmans autorisés et des musulmans en général, qu’ils se prononcent sans ambiguïté sur la version de l’Islam à laquelle ils adhèrent. Le flou à l’égard de ce choix dans lequel «sunnites salafistes» et «frères musulmans» se maintiennent souvent, à l’exemple d’un Tariq Ramadan, doit être absolument dissipé. Et les imams de chez nous ou venus de l’étranger qui promeuvent dans leurs prêches, de façon claire ou voilée, des idées, attitudes, options qui prônent le fondamentalisme et la violence sont à proscrire. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités, comme il s’y est engagé, pour repérer et expulser les imams complices de cet Islam obscurantiste, violent et sectaire qui s’importe, recrute et pousse ses pions chez nous.

5 – Mais pour prévenir le développement d’un Islam fanatique et violent, nous devons miser bien davantage sur le dialogue, la proximité, la formation. Je citerai seulement deux femmes musulmanes exemplaires et passionnées q u i s e sont donné pour mission de dissuader des jeunes gagnés par l’idéologie de Daech et désireux de partir combattre en Syrie : il s’agit de Dounia Bouzar, fondatrice de l’organisation CPDSI (Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’Islam), et de Nadia Remadna, à la tête de «la Brigade des mères». La première a bénéficié d’une grande confiance du gouvernement et a obtenu des fonds importants pour le fonctionnement de son organisation en diverses préfectures, avec des résultats appréciables. Pour des raisons peu claires, elle a quitté cette forme de collaboration avec l’Etat, mais ses écrits et son action ont contribué à débrouiller la problématique complexe de la dérive de jeunes musulmans et à en retenir en France. L’ambition de la seconde «devenue la bête noire des élus de banlieue qu’elle accuse de faire le lit du terrorisme 3, pour préserver la paix sociale» est plus large, mais son travail à la base d’aide aux mères désemparées et à leurs enfants qui s’égarent porte ses fruits principalement dans des banlieues difficiles, avec l’adhésion de nombreuses mères. Pour tous ceux (gouvernants, élus, enseignants, journalistes, fonctionnaires, citoyens sans religion et croyants de toutes confessions ainsi que leurs pasteurs : je voudrais ratisser large…) qui sont soucieux de vivre en paix avec les musulmans de France et qui ont la volonté d’éradiquer ses déviations sectaires, fondamentalistes, dominatrices et violentes, on propose les champs de travail ci-après :

• A l’intérieur de la propre sphère confessionnelle des musulmans, rejeter systématiquement avec eux la violence terroriste, comme ils commencent à le faire visiblement eux-mêmes, on l’a vu.

Ne pas ignorer pour autant les considérations suivantes.

Quand nous nous élevons avec horreur et indignation contre les violences de l’E.I . et de ses adeptes, et que nous avons tendance à flétrir dans la même réprobation l’Islam dans son entier, en évoquant le concept trompeur de «guerre des civilisations», nous devons être conscients que cette barbarie n’est pas une génération spontanée et que sous d’autres formes, nous nous en rendons coupables nous aussi. Elle a une histoire et des causes externes (je ne parle pas des causes endogènes) auxquelles l’Occident n’est pas étranger. La seconde guerre d’Irak, menée par les USA en dehors de toute légalité internationale, a provoqué des centaines de milliers de morts et engendré un chaos durable d’où est sorti Daech. En remontant plus loin dans le temps, à l’époque de la Grande Guerre, en 1916, les accords Sykes-Picot entre anglais et français ont prévu le démantèlement de l’empire ottoman et le partage du monde arabe entre les deux alliés, afin de soustraire les arabes à la domination de l’empire ottoman. Plus ou moins avalisé par d’autres puissances, ce découpage du Proche Orient en a dessiné la carte actuelle sans le souci des ethnies et avec un tracé de frontières arbitraires, auquel les arabes se sont trouvés soumis. La main-mise sur le pétrole au profit de l’Occident jouait déjà un rôle déterminant. «Ce que nous subissons dans les pays du Levant et en Irak, ce sont aussi des répliques de ces accords de Sykes-Picot». (Ghaleb Bencheikh)

Quant à l’élimination barbare de populations innocentes que nous stigmatisons chez les autres, nous devons reconnaître qu’elle a lieu aussi en masse chez nous, par d’autres voies que nous appelons progressistes et civilisées, puisque nous «interrompons volontairement et sans retour la gestation » (IVG) des centaines de milliers, des millions d’enfants innocents à naître….

• Mais aussi cultiver avec eux la révision et même le refus de consignes et d’attitudes appartenant de près ou de loin à l’Islam, mais incompatibles avec la vie en République, car l’attachement des musulmans à ces données coraniques génère forcément de la part d’une bonne partie de l’opinion dite silencieuse, mais qui s’exprime abondamment sur les réseaux sociaux, malaise, critiques, rejet et, il faut bien le dire: islamophobie.

Sans prétendre être exhaustif, je cite donc ce qu’il est urgent de promouvoir absolument à l’intérieur de l’Islam : – la distinction des pouvoirs temporel et spirituel, alors que l’Islam est largement bâti et conçu sur l’unicité de ces pouvoirs.

– la laïcité, c’est à dire la non-interférence de lois religieuses positives dans le vivre ensemble républicain, celui-ci adossé à des lois profanes valables pour tous (pourvu que ces dernières ne contrarient pas la loi morale supérieure qui se propose aux consciences droites sans distinctions confessionnelles).

- la liberté religieuse et la liberté de conscience, c’est à dire la liberté de croire ou de ne pas croire et de choisir personnellement, sans menace de bannissement, de persécution ou de condamnation à mort, la religion de son choix.

– l’égalité absolue de valeur et de traitement entre hommes et femmes – ce qui ne signifie pas l’indifférenciation et la négation de leur complémentarité- , et la liberté à elles reconnue contre la tutelle et la soumission, parfois le carcan, que même certain Islam modéré prétend leur imposer.

Selon Ghaleb Bencheikh : « Nous avons besoin d’une refondation de la pensée islamique » 4

• Il faudrait s’appliquer à faire reconnaître, apprécier et goûter par les musulmans de nationalité française vivant chez nous (quand ce n’est déjà fait) les bienfaits de la démocratieainsiquelesvaleursvéritablesdel’Occident,qui sont rattachées aux conquêtes et aux progrès de la civilisation universelle, de l’état de droit, des droits de l’homme, de la femme et de l’enfant.

• Se rattachant à un humanisme séculaire, la dénonciation et le refus communs – communs, c’est à dire proférés par croyants et non croyants, de concert avec l’Islam – des aberrations et dérives de notre civilisation, celles que nous avons signalées au début de cette réflexion, et qui ne peuvent se réclamer honnêtement ni des droits de l’homme ni de la liberté : avortement pratiqué à grande échelle et reconnu comme «le droit constitutionnel dont jouit chaque femme de faire ses propres choix en matière de procréation» (Barak Obama) 5); pornographie diffusée en spectacle ; libéralisme sexuel outrancier et envahissant qui vicie les rapports masculin-féminin; promotion de l’homosexualité au lieu et place de sa simple acceptation ; PMA pour couples de lesbiennes, GPA et don de sperme, pratiques communes en Occident, et autres violations des droits de l’enfant à naître, de l’intégrité de la reproduction avec rôles respectifs du masculin et du féminin dans la transmission de la vie.

C’est sans doute sur ce type de problèmes liés à la moralité publique et à la bioéthique, qu’une convergence dans la désapprobation serait à la fois la plus pressante et facile à trouver avec les musulmans. Cela n’exclut certes pas la poursuite avec eux d’un combat à mener sur d’autres terrains qui façonnent aussi la vie des peuples : l’économie dominée par la finance, génératrice de profondes inégalités et de pauvreté pour un grand nombre, chez nous et dans le monde ; le pillage destructeur des ressources de la planète, le sinistre commerce des armes, aux juteux profits, encaissés par des particuliers et/ou des Etats, et qui génère et entretient les guerres, renforce le règne de l’injustice, sème la désolation et la mort.

Il est important que les musulmans ne se sentent pas singuliers et isolés dans la critique et le refus de ce qu’ils ne peuvent certes pas approuver comme croyants, mais qui ne relève pas premièrement de la foi sinon de la conscience éclairée, acceptant d’être mesurée par une anthropologie d’inspiration naturelle et transcendante. Cette critique et ce refus partagés avec d’autres croyants monothéistes intégrés dans la République semble être un préalable indispensable pour qu’ils acceptent la laïcité ordinaire, «gérante du quotidien».
Je désigne par cette expression la laïcité, non pas celle qui prétend instaurer des références anthropologiques synonymes de crise de civilisation et de déchéance de la moralité publique – ils ont raison de la contester ! – mais celle qui va à l’encontre de certaines de leurs conceptions et moeurs inacceptables chez nous, comme par exemple la stricte séparation hommes-femmes, et celle qui questionne, quand elle l’ose encore…!, des prescriptions ou pratiques culturelles et religieuses, d’ordre alimentaire et vestimentaire pour ne pas les nommer. «Nul ne peut dans l’espace public porter une tenue destinée à dissimuler son visage» (loi du 11octobre 2010)

• Enfin et surtout peut-être – et je reviens ici à mon point de départ -, repenser notre laïcité bien-aimée. Faire en sorte que ce qui est ordonné en son nom ne concerne que l’expression publique des religions positives, quand celles-ci sont susceptibles de gêner expressément le fonctionnement de la société et de nos institutions, le déroulement harmonieux de la vie, et menacent la paix sociale et religieuse (il faudrait affiner ce je dis ici trop rapidement). Mais que cette laïcité demeure ouverte à la transcendance, qu’elle favorise l’inclination au Bien absolu qui mesure la conscience de chacun et de tous, qu’elle se branche sur les grands principes moraux qui nous dépassent – au lieu de les relativiser – et dont l’acceptation est la garantie du respect absolu des personnes, de la justice, de la fraternité et de la paix. Qu’elle soit décidément ouverte aux questions du sens, de la destinée humaine, singulière et collective, de l’origine absolue de l’être et de la vie. Autant de problèmes humains et philosophiques qui ont «droit de cité», comme c’était le cas chez les Grecs.

Une société déconnectée systématiquement ou presque de ces problèmes de fond semble peu apte à fixer un cap aux citoyens, à les rassembler pour un dépassement, à stimuler leur goût de réaliser ensemble un grand projet humaniste et universel… Il n’est que d’écouter nos candidats à la future élection présidentielle. Ils ne savent parler que d’économie, ou presque, comme si celle-ci était le tout de la vie humaine et de l’horizon politique…

***

Ce n’est pas parce que nos philosophes de renom – la plupart d’entre eux agnostiques – se montrent impuissants à mettre en circulation «la question de Dieu» et de notre destinée rattachée à son existence, dans le champ de la réflexion, de la culture, de l’enseignement profanes…, que cette question doit être classée comme exclusivement religieuse, et donc régie par la loi de la laïcité. La question de Dieu est une question humaine, philosophique, et osons dire «profane» et laïque, qui a toute sa place en anthropologie et dans les sciences humaines, appartenant à tous. Question «religieuse», certes, mais au sens où la préoccupation d’ordre religieux est premièrement humaine, appartient à la nature humaine, est une question d’amplitude universelle et qui traverse les siècles.

Seules tombent sous le coup de la laïcité les religions dites «positives», se présentant comme reçues ou révélées d’en haut, sous perfusion pourrait-on dire, celles qui entendent donner des réponses doctrinales positives et tracer des voies déterminées. Ces religions positives, suspendues à un appel, oeuvrent et se propagent par des moyens foncièrement autres (bien que pouvant les inclure) que ceux : 1) de la seule intelligence en quête de vérité sur l’existence du monde, 2) de la conscience morale nécessitant un Bien absolu de référence, 3) et du coeur humain aspirant à l’immortalité et au bonheur infini.

Je pense que si ce climat culturel religieux ouvert, d’essence profane et laïque, pouvait devenir familier à la jeunesse et en particulier à nos jeunes musulmans, adeptes d’un Islam totalitaire ; s’ils se sentaient effectivement interpellés, au sein même de la République, ce serait un rempart à leur attraction et fascination par une idéologie de destruction et de mort. Ce climat serait porteur, en effet, d’indicateurs crédibles de la plénitude de Vie à laquelle ils aspirent, pour le présent et au- delà.

Mais qui entendra ce langage parmi ceux qui s’interrogent sur le pourquoi de leur basculement effroyable ?

***

6 – On ne reviendra pas par quelques courants d’idées, même bien articulés et suffisamment partagés, sur deux siècles d’agnosticisme et d’athéisme quasi officiels. Pour longtemps encore, étant donné notre héritage universitaire, culturel, politique, la question philosophique de Dieu et de la destinée humaine en rapport à lui, demeurera un sujet sinon formellement tabou et banni, du moins considéré comme insoluble et ne méritant que très peu de considération au regard des résultats tangibles et indiscutables des sciences positives et de leurs applications techniques.

La démarche globale ouverte au théisme et à une anthropologie ouverte dans le sens que j’ai présenté ci-dessus a donc valeur de formulation utopique, d’horizon à poursuivre sur le long terme. Mais elle est tout sauf une recette applicable à brève échéance pouvant nous faire échapper à des tueries programmées.

Par contre il existe une voie pleinement compatible avec la laïcité entendue au sens classique et acceptable par le grand nombre – et je désigne ici tous les agents responsables de l’enseignement dans la République, sous l’égide des Ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur -, c’est la voie qui consisterait à présenter à la jeunesse scolarisée l’histoire synthétique des grandes religions de l’humanité. Et non seulement l’histoire du fait religieux, mais son contenu. Un contenu qui inclue les axes d’anthropologie que les religions véhiculent et autour desquels elles fonctionnent, ainsi que leurs orientations morales essentielles ; les déviations, contradictions, aberrations même… noircissant cette histoire des religions – compte tenu de la morale universelle et des droits de l’homme et des peuples – ne seraient pas omises non plus.

Par souci de laïcité, le prosélytisme devrait être évité, bien sûr. Mais pas le constat et même la recherche de convergences salutaires au progrès humain, entendu principalement comme élévation des consciences individuelles et harmonisation des finalités collectives…

Il y a quelques années (février 2002) Régis Debray, à la demande de l’Etat, avait produit un bref travail : L’enseignement du fait religieux dans l’école laïque (rapport à M. le Ministre de l’Education Nationale). Cet enseignement, bien que difficile à mettre en place et à assurer, étant donné les compétences spécifiques qu’il requiert et les oppositions qu’il peut susciter, était jugé utile et faisable à l’intérieur de l’école laïque républicaine, mais pourvu qu’il respecte la liberté de conscience et plus encore la liberté d’intelligence, et n’ait aucun caractère prosélyte.

A ce jour, c’est le statu quo et l’extrême prudence qui continuent à dominer… Le mélange des peuples, la diffusion de leurs modes de vie et de pensée, l’émergence médiatique du phénomène religieux, quasi universel et diversifié, la persistance voire l’augmentation des pratiques superstitieuses dans la culture moderne, les affrontements dus à l’ignorance, à l’intolérance et aux replis identitaires… tout ceci devrait susciter un vif intérêt de la part de l’Etat en même temps qu’une juste distanciation.

Au cours d’une émission sur France 5 : « Voyage au bout de l’enfer », le 6 janvier 2016, l’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, plaidait lui aussi pour l’enseignement de l’histoire des religions à l’école. L’une de ses préoccupations était de réhabiliter l’Islam dans la culture française et auprès des jeunes français musulmans scolarisés chez nous. Il fallait, par exemple, mettre en évidence la part prise par l’Islam, principalement au Moyen Age, dans l’essor de la civilisation universelle, afin de contrecarrer l’idéologie menteuse de Daech concernant une pseudo-humiliation des musulmans (les intervenants s’accordèrent à dire que ce concept d’humiliation est faux, qu’il est un ressort utilisé pour rameuter des adhérents à l’islamisme) Ce même imam disait en substance que la République est globalement hostile à l’enseignement du fait religieux et de l’histoire des religions à l’école, leur préférant les valeurs de la laïcité, faisant fonction de substitut. D’où un vide de repères et de projet éducatif global… Les valeurs dites républicaines sont de fait l’individualisme, le libertarisme des moeurs, l’avortement, etc. Ce chaos et ce vide font des jeunes qui demanderaient autre chose, une transcendance, les victimes choisies du fanatisme religieux par un Islam dévoyé. 6

  1. «Oui, c’est bien d’un « réarmement moral » dont la France a besoin (au sens, non pas du retour à un ordre autoritairement imposé d’en-haut, mais de l’élaboration collective de règles de vie commune). Qui ne voit en effet que nous nageons aujourd’hui moins dans un « océan de haines » que nous ne barbotons dans un marécage de bêtises, de médiocrités et d’indignités multiformes et pluridirectionnelles ?

    Le combat nécessaire contre le racisme, et toutes les discriminations, doit pour cette raison impérativement se doubler d’une lutte tout aussi acharnée contre la dérive morale (au sens défini ci-dessus) qui affecte une fraction croissante de nos concitoyens, jeunes ou moins jeunes au demeurant. C’est bien d’une nouvelle « civilisation des mœurs » que notre pays a besoin. Alors, dépassant l’ »ère du vide » (de pensées), nous faut- il imaginer une nouvelle ère du progrès humain, sans argent ni « dictature de la médiocrité ». L’homme ne mérite-t-il pas d’abord l’intelligence ?» (Michel Fize – Atlantico 12 nov 2013)

  2. A propos de l’emploi inexact et abusif du mot djihad et djihadisme, auquel j’ai souscrit moi aussi dans ce texte, influencé par l’usage reçu, voici l’avertissement d’un spécialiste renommé de l’Islam, dont nous devons tirer profit. :« Pour revenir à la notion de djihad, je veux d’abord souligner la frilosité, la pusillanimité des hiérarques religieux, des théologiens, des responsables, qui, au temps où le vocabulaire de leur propre tradition religieuse a commencé à être détourné, n’ont pas réagi. Si, à ce moment-là, on avait dit : « Stop, le djihad n’est pas une guerre sainte, car la guerre n’est sanctifiée nulle part ailleurs, et encore moins dans le Coran ! »

    Étymologiquement, djihad ne veut rien dire d’autre qu’un effort dans un but déterminé. Il y a l’effort mineur, qui couvre toute une gamme d’ activités : fagoter, bûcher, trimer, moissonner, bâtir… Et il y a l’effort majeur, le grand djihad, l’effort salvateur : c’est le travail sur soi, le fait de juguler ses désirs, réguler ses passions, maîtriser ses pulsions. Nos criminels ne l’ont compris, exclusivement, que dans le sens d’un effort guerrier, de surcroît offensif.» (Ghaleb Bencheikh, ENTRETIEN RÉALISÉ PAR KARIMA GOULMAMINE – VENDREDI, 3 OCTOBRE, 2014, L’HUMANITÉ)

  3. «le lit du terrorisme» ? pourquoi, comment ? Cette phrase est loin d’être anodine, surtout de la part d’une femme musulmane fortement engagée en faveur de l’intégration humaine et citoyenne. Elle signifie que les pouvoirs publics, les élus des banlieues en particulier : – à force d’être tolérants à l’égard de certains jeunes musulmans délinquants (et ici la Justice est en question elle aussi), qui transgressent les lois de la République ;

    – à force d’accepter des revendications de musulmans en général en divers domaines comportemental (séparation des sexes, traitements spéciaux dans les hôpitaux), alimentaire (viande halall, suppression du porc dans les cantines scolaires), vestimentaire (port de la burqa), revendications et coutumes qui tentent de s’imposer dans le pays d’accueil ;

    – à force de passer sous silence divers agissements inspirés par le communitarisme musulman (certains condamnables absolument, comme la fréquente profanation de lieux de culte chrétiens), signes qui leur permettent de s’afficher comme entité socio-religieuse à part dans la Nation, libre de jouer le jeu qui lui convient…, les pouvoirs publics, les maires de banlieues difficiles à forte population d’origine étrangère, auxquels il faut ajouter les médias, ouvrent la voie pour certains jeunes musulmans à une conduite radicalement déviante s’insurgeant par la violence contre le pays d’accueil et ses représentants symboliques, comme ils le disent eux-mêmes, afin de le soumettre au pouvoir absolu de Daech.

    Quels sont les ressorts, qui ont déjà été signalés, de cette abdication de la laïcité et de l’état de droit, ou de ce favoritisme des pouvoirs publics ? J’énumère : la repentance, plus simplement appelée complexe de colonisation à l’égard de notre passé colonial pas assumé. De ce fait l’Islam, je veux dire principalement les maghrébins, auraient à peu près tous les droits chez nous ; deuxièmement la crainte, spécialement à gauche et chez les écolos (EELV), d’encourir le reproche de xénophobie ou d’islamophobie, alors qu’ils sont les plus engagés dans l’accueil des étrangers, et adeptes du multiculturalisme ; troisièmement, le refus de sceller une identité nationale forte autour des valeurs républicaines, la liberté proclamée se faisant alors paradoxalement fossoyeur du vivre ensemble et de la laïcité (couramment entendue) dont un rôle certain est de préserver ce vivre ensemble républicain cohérent et harmonieux ; il faut être conscient enfin du souci électoraliste, solidaire certainement, mais démagogique et paresseux, de politiciens tournés vers la captation des voix de ressortissants de confession musulmane, d’origine maghrébine ou autres.

    Suite aux attentats de Charlie Hebdo, le journaliste Mohammed Sifaoui a décidé de créer l’association « 11 janvier » pour perpétuer l’esprit républicain, et le réveil des valeurs qui présida à cette journée historique de mobilisation. Aujourd’hui, « 11 janvier » veut s’attaquer aux racines de l’islamisme.

    Je transcris son jugement sur l’incapacité de la classe politique à dépasser la simple accusation de terrorisme, pour cibler l’aspect idéologique de l’islamisme. Il faut reconnaître que les choses ont pas mal évolué depuis. Mais voici ce qu’il déclara à «Actualité Juive» :

    « Aujourd’hui je n’ai pas entendu, en dehors du courant d’Emmanuel Valls, un discours clair au sein de la gauche. J’ai l’impression qu’il fait face à la gauche la plus bête du monde. Eux, les Verts, et l’extrême-gauche ne parviennent pas à se hisser au-delà de la simple accusation de terrorisme, pour cibler l’aspect idéologique de l’islamisme. Et quand on les mène vers ce terrain-là, ils font preuve d’une méconnaissance et d’une lâcheté incroyables. Mais la droite et l’extrême droite sont toutes aussi défaillantes, même si chaque appareil politique contient quelques personnalités plus clairvoyantes. Peu ont considéré le terrorisme islamiste comme un danger stratégique pour la Nation. »

  4. Animateur de l’émission Islam sur France 2 le dimanche matin, Ghaleb Bencheikh préside la Conférence mondiale des religions pour la paix. Fils d’un ancien recteur de la grande mosquée de Paris, il combat les thèses intégristes et plaide régulièrement, avec passion, pour un travail de refondation de la pensée islamique, au-delà d’un simple aggiornamento, travail dont les « chantiers titanesques » sont, entre autres, le pluralisme religieux, la séparation de la religion et de la politique, l’égalité hommes-femmes, la désacralisation de la violence. (présentation de l’auteur faite par le journal l’Humanité)
  5. «La Cour suprême des États-Unis a réaffirmé lundi 27 juin 2016 avec force le droit des femmes à se faire avorter, une question passionnelle qui déchire le pays en pleine année électorale. Cette décision majeure, rendue à la majorité de cinq juges contre trois, est une victoire retentissante pour des millions de femmes et tous les défenseurs de l’interruption volontaire de grossesse. Elle a déclenché des scènes de liesse chez des centaines de militantes rassemblées à l’extérieur de l’édifice aux colonnes de marbre, sur la colline du Capitole à Washington. « L’ambiance est électrique », confiait Nita Amar, une infirmière de 63 ans, membre du planning familial. « On ne peut revenir au temps des avortements clandestins, effectués avec la tige métallique d’un portemanteau », assurait-elle.

    L’arrêt de la haute cour représente au contraire un revers cinglant pour les « Pro Life », les puissants opposants à l’IVG en Amérique, qui ont imposé de multiples restrictions à l’avortement dans de nombreux États conservateurs du pays.(…)» (Le Monde, Le Point, l’Obs – 27 juin 2016

  6. La fédération musulmane de la Gironde, créée par Tareq Oubrou fait partie de la direction du «Centre d’action et de prévention contre la radicalisation des individus» (Capri). La préfecture et Alain Juppé, s’appuyant sur l’imam, sont à l’origine de cette structure. «Forte de son succès pourtant récent, note l’hebdomadaire «la Vie» (14 au 20 juillet), elle pourrait être appelée à dépasser le cadre départemental, à la demande du ministère de l’Intérieur.»