La France prépare un projet de résolution aux Nations unies pour renforcer la mission internationale d’intervention en République centrafricaine. La situation de ce pays est plus que critique, elle est catastrophique. Pour caractériser sa dégradation on dit qu’il est en voie de somalisation, c’est à dire de désintégration et de chaos humanitaire. L’archevêque de Bangui était venu à Paris il y a quelques mois pour alerter le gouvernement français et l’opinion publique. On dénombre quelque 400 000 personnes déplacées, 63 000 Centrafricains réfugiés hors des frontières. Une rébellion militaire a renversé le président légalement élu, réfugié depuis en France, et se comporte depuis lors à la manière d’une bande armée de prédateurs qui multiplie les exactions.
Il est difficile de définir exactement l’identité des multiples groupes qui sévissent sur le territoire, mais on craint la connotation religieuse de certains affrontements. En d’autres termes, la menace d’une mainmise islamiste n’est pas illusoire, même si elle n’a pas encore pris la forme radicale qui a provoqué la riposte de l’armée française au Mali.
J’ai rencontré cet été un prêtre de République centrafricaine qui était venu se reposer quelques semaines en Limousin. Il m’a raconté ce qui s’était passé dans sa paroisse, où on lui avait brûlé son église. J’ai admiré son courage et sa résolution, car il était prêt à repartir aussitôt auprès des siens pour exercer son ministère. Avec un confrère tchadien et d’autres amis, nous l’avions accompagné à Paray-le-Monial, où la ferveur de la session des familles l’avait impressionné et réconforté. Je ne puis m’empêcher de penser à lui. Que devient-il avec ses paroissiens ? La France a raison de venir en aide à la République centrafricaine.
