La rentrée du catéchisme - France Catholique
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La rentrée du catéchisme

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Il n’y a pas seulement la rentrée des classes, il y a aussi la rentrée du catéchisme, et dans ma tête c’est aussi important. Fides et ratio, la foi et la raison vont ensemble, pour reprendre l’enseignement de Jean-Paul II, prolongé par Benoît XVI, mais aussi notre pape François. Mais si l’école est obligatoire, le catéchisme ne l’est pas. L’organisation ecclésiale repose exclusivement sur le volontariat, ce qui constitue à la fois sa force et sa faiblesse. Sa force, qui nous renvoie à la générosité de tous les agents de la pastorale, sa faiblesse à la difficulté d’établir un maillage qui ne laisse pas à l’abandon des milliers d’enfants, privés de cette parole qui nourrit l’esprit et le cœur. J’ai récemment appris que dans la commune la plus importante du secteur de campagne où je réside durant l’été, pas un enfant n’était inscrit au catéchisme. Il ne faut pas jeter la pierre aux prêtres du secteur qui dépensent sans compter leur énergie sur un espace trop vaste à l’habitat dispersé. Mais le problème est d’ordre national. Même dans le milieu urbain, où les paroisses sont bien visibles et très actives, les statistiques font état d’un recul à mettre en rapport avec la déchristianisation.

Mais il ne faut pas considérer le problème en partant vaincu d’avance. Dans la région parisienne, l’effectif d’enfants catéchisés correspond à plus du cinquième de la population scolaire. C’est insuffisant, mais cela constitue déjà une belle masse d’enfants, encadrés par des prêtres, des religieuses, des laïcs d’une admirable disponibilité. Nous ne sommes pas par ailleurs condamnés à la stagnation. J’observe aussi autour de moi comment les situations peuvent bouger et comment une paroisse peut développer une stratégie efficace, là où tout semblait compromis pour longtemps. Personne ne doit se considérer comme à l’écart d’un service qui serait dévolu à quelques-uns. Déjà à l’échelle de nos propres familles, nous pouvons exercer une attention afin d’éviter les négligences et les retards. L’émulation est contagieuse, elle peut se traduire dans les échanges à l’entrée et à la sortie des écoles entre mamans qui se consultent pour l’éducation de leurs enfants. Et cela peut même concerner papis et mamies qui s’occupent aussi de leurs petits-enfants.

Il y a sans doute une forme de persuasion, habile à faire passer l’idée que le catéchisme est une part essentielle de la culture, qu’ainsi il complète heureusement ce qui est enseigné à l’école, qu’il constitue donc un plus, que même les non-pratiquants et les non-croyants peuvent apprécier et vouloir faire bénéficier à des enfants, à l’âge où l’ouverture aux connaissances décide de la réussite d’une existence.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er septembre 2016.