La renaissance d’un monastère - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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La renaissance d’un monastère

L’abbaye cistercienne de Sainte-Marie de Boulaur a fondé le 1er décembre une nouvelle communauté, après le départ des trappistes de Notre-Dame des Neiges. Les traces de saint Charles de Foucauld s’y font encore sentir…
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La nouvelle communauté reçoit la bénédiction solennelle des mains de Mgr Jean-Louis Balsa.

La nouvelle communauté reçoit la bénédiction solennelle des mains de Mgr Jean-Louis Balsa.

© C. V.

Les fidèles qui gravissent la montée vers l’abbaye de Notre-Dame des Neiges ont le pas pressé. Non pas tant à cause des premiers flocons et du froid mordant en ce milieu d’après-midi de décembre, mais plutôt par impatience d’assister à ce que tous ont encore du mal à réaliser : la messe d’installation de huit religieuses cisterciennes issues de l’abbaye gersoise de Notre-Dame de Boulaur, venues fonder une nouvelle communauté, onze mois seulement après l’annonce du départ des frères trappistes, présents depuis 1850.
L’instant est solennel. Lorsque l’introït s’élève dans la pureté du chant cistercien, l’imposant cortège des prêtres s’élance. Signe du rayonnement historique de l’abbaye et de l’importance de la nouvelle fondation, on n’y compte pas moins de cinq évêques des diocèses de la région – Mgr Jean-Louis Balsa, évêque de Viviers, où se trouve Notre-Dame des Neiges, Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Nîmes, Mgr François Fonlupt, évêque d’Avignon, Mgr Benoît Bertrand, évêque de Mende et Mgr Yves Baumgarten, évêque du Puy-en-Velay –, deux évêques étrangers – Mgr Erik Varden, évêque de Trondheim en Norvège et ancien abbé trappiste du monastère anglais du Mont-Saint-Bernard, et Mgr Juan Antonio Perez, archevêque émérite de Cuzco au Pérou –, ainsi qu’une dizaine de Pères abbés bénédictins et cisterciens, dont ceux de Triors (Drôme), La Garde (Lot-et-Garonne), ou encore l’abbé général des cisterciens, Dom Mauro-Giuseppe Lepori.

Une fondation inespérée

Dans l’assemblée, Jean-Pierre, un enfant du pays de 70 ans, qui fréquente l’abbaye depuis ses 17 ans et qui a vécu deux ans parmi les frères, ne cache pas son émotion. « C’était inespéré. La communauté trappiste a essayé de tenir jusqu’au bout, mais ils ont dû se rendre à l’évidence et quitter les lieux », explique-t-il dans un fort accent de la Lozère voisine.

Tous ici évoquent Notre-Dame des Neiges comme un patrimoine local qui ne pouvait disparaître. La fondation par les religieuses de Boulaur est venue apaiser la frayeur de voir les lieux abandonnés ou, pire encore, repris par des promoteurs immobiliers.

Lors de la messe, l’évêque de Viviers a salué leur arrivée dans le diocèse, soulignant « l’importance de la vie contemplative dans l’Église diocésaine ». « Et comme vous semblez avoir l’oreille du Seigneur, a lancé Mgr Jean-Louis Balsa avant la bénédiction solennelle en louant le dynamisme vocationnel de la communauté, demandez-lui de donner au diocèse des prêtres, beaucoup de prêtres, beaucoup de saints prêtres. »

Radieuses après avoir signé sur l’autel – image liturgique du Christ – l’acte de fondation de la nouvelle communauté, dans un geste identique à la signature de leurs professions solennelles, les nouvelles religieuses « des Neiges », comme il est de coutume d’appeler l’abbaye, sortent de la chapelle avec un grand sourire. « Nous sommes ici pour assurer une continuité dans la prière », explique Sœur Anne, nouvelle prieure des Neiges.

Retrouvez l’intégralité du reportage dans le magazine.