La rébellion grecque, un séisme qui secoue toute l’Europe - France Catholique
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La rébellion grecque, un séisme qui secoue toute l’Europe

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Après le succès très majoritaire du « Non » parmi son peuple à son référendum sur les négociations en cours avec l’Europe de Bruxelles, le dirigeant grec Alexis Tsipras remonte en scène avec un geste collectif de rébellion : s’appuyant sur plus de 61% des suffrages sur l’Agora, il sort renforcé de sa longue épreuve de force avec les représentants du système supranational.

Et déjà, à tort ou à raison, l’ancien militant du Parti communiste grec qu’est aussi Tsipras, habile politique, tribun aspirant à pleins poumons l’air du Pirée, semble fédérer les eurosceptiques de plusieurs horizons, que ce soit en Espagne sous la bannière du Parti Podemos, en Angleterre sous celle du Parti de l’« Independence », sans doute au Portugal, peut-être en Italie, ou… en France sous celle du « Front de Gauche » de Jean-Luc Mélenchon, des « Verts » ou celle du Front National où on parle déjà d’en finir avec l’Euro. Verra-t-on bientôt se dessiner une Union sacrée improbable mais réelle des ennemis de la Zone Euro ? Va-t-on définir la « Doxè » paradoxale d’une nouvelle Internationale, celle qui voudra courir sus à l’Europe supranationale au nom du Credo de l’Indépendance des Nations et du Salut des Patries ?

En outre, le citoyen Tsipras continue à bénéficier des encouragements amusés, voire jubilatoires, de son grand frère orthodoxe de la Sainte-Russie Vladimir Poutine, pas fâché d’infliger à son tour un camouflet à cette Europe bruxelloise qui parlait de lui administrer des sanctions à propos de sa propre politique en Ukraine, réponse du berger moscovite à la bergère ouest-européenne…

« Nous ne sommes même pas tombés d’accord sur le fait de ne pas être d’accord », a déclaré Yanis Varoufakis, le ministre grec sortant des Finances au verbe dru à propos de son homologue allemand, avant de partir de son ministère ce lundi matin d’un grand air théâtral, démissionnaire, mais à moto, en emmenant fièrement sa femme Danaé sur sa selle, un peu comme une Walkyrie hellénique… Les Allemands…, les électeurs de Frau Merkel à Berlin, un peuple décidément envahissant et hégémonique, que certains Grecs souhaitent rejeter dans les ténèbres extérieures à leur rêve olympien d’indépendance.

Donc, aujourd’hui, les dirigeants grecs gardent le menton haut et le regard fier. Mais de quoi demain sera-t-il fait pour leur peuple, et pour les autres peuples de cette « Zone Euro », que ce petit séisme athénien vient de secouer ? « Grexit » ou non ? Faillite ou non ? A quel sphinx européen, ou grec, ou autre, l’infortuné Tsipras devra-t-il donner la solution à cette énigme existentielle ?