« Sub tuum praesidium, confugimus, sancta Dei Genitrix ». C’est une des plus vieilles prières adressée à la Vierge sainte dans la Tradition de l’Église. « Sous votre garde, nous nous réfugions sainte Mère de Dieu. Ne détournez pas vos regards de nos supplications dans nos épreuves, mais libérez-nous toujours de tous les dangers, Vierge glorieuse et bénie. » Au long des siècles, le peuple chrétien n’a cessé d’implorer ainsi la Mère de Dieu, sachant qu’elle était l’intermédiaire privilégié auprès de son Fils.
Lorsqu’au XVIIe siècle, le roi Louis XIII consacre son royaume à Marie, c’est toujours dans la même intention de s’en remettre à la Sainte Trinité. Au début du XXe siècle, les apparitions de Fatima au Portugal ont signalé à l’attention de tous les chrétiens le rôle de la Vierge Marie au milieu des graves événements qui bouleversaient le monde. Aussi les papes ont-ils été à l’écoute de ses messages qui, en parfaite cohérence avec la Révélation, donnaient une ligne de conduite à l’Église entière. Un analyste politique avait pu parler à leurs propos de la plus pertinente analyse géostratégique de l’époque.
C’est dans cette perspective que Pie XII consacra le monde entier au Cœur immaculé de Marie au milieu de la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, Jean-Paul II devait se faire le pèlerin du sanctuaire de Fatima, persuadé qu’il obéissait lui-même aux vœux de la Providence dans sa mission de premier pape slave de l’histoire. Aussi renouvela-t-il l’acte de consécration à Marie, en y associant tous les évêques du monde.
C’est le cardinal Joseph Ratzinger qui, en tant que responsable du ministère de la doctrine au Saint-Siège, avait donné une interprétation autorisée du dernier message de Fatima qui concernait directement le pape frappé par la balle d’Ali Agça. (Se souvient-on que cette même balle extraite du corps souffrant de Jean-Paul II a été insérée dans la couronne de la statue de Notre-Dame de Fatima ?) Aussi ne pouvait-on pas s’étonner qu’il fasse le pèlerinage dont on se souvient.
Son successeur François s’est inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, en faisant venir du Portugal à Rome cette statue de Notre-Dame et en prononçant un acte de confiance qui confirmait et actualisait la consécration opérée par Pie XII et par Jean-Paul II. Certes, nous avons changé d’époque, les défis ne sont plus les mêmes. Mais la Vierge sainte est toujours invoquée par le peuple fidèle qui veut rester sous sa garde pour affronter les épreuves du nouveau siècle.