Face à la crise, resserrons nos liens
par Mgr James, évêque de Beauvais.
La crise économique frappe durement notre département. Les annonces de fermetures d’établissements, de chômage partiel ou de réductions d’effectifs se succèdent.
La crise est mondiale, on le sait. Mais, ici et ailleurs, les personnes les plus pauvres en sont les premières victimes. De nombreuses familles se trouvent en situations difficiles. Pour certaines, des emprunts importants ont été contractés. Parfois, les deux conjoints travaillant dans la même entreprise se retrouvent au chômage.
Ces familles sont nos voisins de quartiers ou de villages.
Les responsables politiques, économiques, sociaux du département se préoccupent publiquement de la situation et cherchent à y faire face.
Membres de l’Eglise catholique dans ce département, nous partageons les inquiétudes, les épreuves des personnes touchées par la crise. Dans les paroisses, mouvements, associations, beaucoup manifestent leur solidarité par des accompagnements et aides concrets. D’autres font de cette crise, l’objet d’une réflexion : quelle société voulons-nous ? Que sommes-nous prêts à changer dans nos modes de vie ? Comment inventer de nouvelles formes de travail ? L’enseignement social de l’Eglise a une réelle actualité quand il rappelle les principes fondamentaux de la vie sociale : dignité de la personne humaine, service du bien commun, promotion de la solidarité.
Le contexte actuel nous appelle à resserrer les liens entre nous. Si la crise touche trop de familles, d’autres ne sont pas touchées directement. Mais que faire à notre niveau ? Nous sommes parfois comme tétanisés, nous sentant dépassés. Peut-être, dans nos communautés chrétiennes, avons-nous à aider des initiatives qui visent des actions précises, possibles à mettre en œuvre. J’évoque quelques exemples entendus :
– Des jeunes sont en recherche d’emploi, des familles sont surendettées. Peut-on envisager que des retraités récents aident les plus jeunes à rédiger des C.V., ou aident les parents à trouver les informations pour renégocier un crédit ?
– Les associations caritatives sont parfois débordées : comment soutenir et relayer leur action ? Peut on affecter une part de notre budget à l’aide de familles en difficultés, en participant aux frais de scolarité des enfants, au paiement d’un loyer, etc.. ?
– Des chrétiens sont engagés dans la vie professionnelle et cherchent à y vivre l’Evangile. Peut-on aider à faire des bilans de compétences ? Ouvrir son carnet d’adresses ? Faciliter l’accès à des réseaux demandeurs d’emplois ? Comment mieux participer aux structures d’aides obligatoires mises en place pour reclasser des personnes licenciées ? Comment aider les banques à remettre au premier plan, leur vocation de prêter aux plus démunis, artisans et petites entreprises ? Qu’en est-il du développement du micro-crédit ?
– Comment nous saisissons-nous du temps de carême, pour réfléchir à notre alimentation, à nos orientations d’achat, à nos déplacements, par exemple en développant le covoiturage ?
Des initiatives se prennent, des engagements discrets mais bien réels se vivent. Faisons-les connaître. Encouragons-les. Resserrons nos liens.
Nous marchons vers Pâques
De la mort, jaillit la vie.
C’est notre espérance. Une espérance active, une espérance confiante. Une espérance nourrie dans la prière pour les personnes en souffrance, les gouvernants, les décideurs, les acteurs de la vie sociale.
Le 14 Mars 2009
+Jean-Paul James
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- EXCURSION EN ÉCONOMIE : LES MAITRES PATAUGENT LES PROFANES DOUTENT