La petite Delphine Bathô a été renvoyée de la classe par M. Hollande, le proviseur du lycée Elysée-Matignon, après un rapport soigné du censeur M. Ayrault. Il faut bien dire qu’il avait été patient, M. Hollande, jusqu’à maintenant, et aussi M. Ayrault d’ailleurs, notamment avec le petit Montebourg, qui pourtant leur tapait régulièrement sur les nerfs, et pas qu’à eux d’ailleurs, mais bon… Mais il faut bien qu’un jour le chahut s’arrête dans les rangs des élèves. Même si on est à la fin de l’année, et si c’est le moment des classes vertes, à l’heure des récitations de poèmes sur la nature et les moulins à vent des éoliennes.
Seulement Delphine s’est mise à crier devant tout le monde qu’on ne lui avait pas laissé assez de stylos feutre pour dessiner des feuillages, et qu’on ne lui donnait pas assez d’argent de poche pour jouer avec ses copains.
Alors M. Ayrault et M. Hollande, ils se sont fâchés et lui ont dit de se taire. Mais elle, elle a crié plus fort. Alors, on l’a convoquée dans le bureau du proviseur, et elle a été virée. On lui a demandé de rendre son cartable, qu’on a donné à un petit nouveau, un certain Philippe Martin, un député PS venu du Gers, un enfant sage, il paraît, pas comme les « Verts », qui sont une bande de gosses mal élevés, qu’on avait adoptés un peu par erreur, ou parce que le proviseur, M. Hollande, il avait été trop bon, ou qu’il avait besoin d’eux pour compléter les effectifs de son lycée…
M. Hollande entre les Verts turbulents et les Veilleurs insaisissables…
Il paraît qu’elle voulait devenir ministre de l’Ecologie, Delphine, plus tard… Eh oui ! Malgré ses phrases approximatives et ses fautes d’orthographe… L’espoir fait vivre. Il est vrai que sa petite camarade Cécile Duflot avait logé le Japon dans l’hémisphère Sud de la planète… Eh bien tant pis pour Delphine ! Elle a rejoint la bande des Verts restés dehors à faire l’école buissonnière : certains d’entre eux commencent déjà à se regrouper devant la porte du lycée, les poings serrés et l’air menaçant, derrière leurs meneurs Noël et Jean-Vincent, deux gros durs, éternels étudiants qui veulent souvent tout casser.
Mais les autres lycéens Verts, pour le moment, ils ont dit qu’ils préféraient rester dans la classe, parce que finalement, les quelque 10.000 euros par mois qu’on leur donne pour apprendre à diriger un ministère, ce n’est pas rien, quand même ! Ceux-là, ils sont Verts, bien sûr, mais verts de peur d’être renvoyés eux aussi, si leurs copains font trop de bêtises, et embêtent trop M. Hollande. Parce que M. Hollande, il a déjà assez de problèmes avec les passants facétieux de la Manifpourtous, qui, eux, les vilains farceurs, organisent désormais des non-manifestations de… personnes seules, les «veilleurs», qu’ils s’appellent. Encore des histoires à dormir debout, même si elles font veiller tard les pions de M. Valls, le surveillant général excédé par tous ces gens presque insaisissables qu’il voudrait tenir à l’œil, et même en garde à vue, en trouvant les bons motifs, pour leur administrer au moins 24 heures de colle. Les Verts, au moins, on les tient ou on les vire. C’est plus simple.