Le Prix de la paix de la Fondation Gregorio Ordonez a été décerné vendredi dernier (député basque du PP assassiné en 1995 par l’Eta) à l’ancien Ministre de l’Intérieur français Manuel Valls au cours d’une cérémonie tenue à Saint Sébastien à l’hôtel Londres, une institution connue de la ville.
La présence de l’ancien premier ministre espagnol, José Maria Aznar, de la Vice Présidente du Gouvernement espagnol, des Ministres espagnols de l’Intérieur, de la Justice, de la Défense, et de ministres ayant tenu les plus hautes fonctions en Espagne, a donné à la cérémonie une dimension particulière.
Ana Iribar la veuve du député assassiné remettait elle même ce Prix de la Paix à Manuel Valls.
Le ton et le propos des discours furent sans équivoque.
“En voulant contrer le passé par une application démocratique soutenue contre les nationalismes”, selon le propos de Fernando Savater, journaliste et écrivain, lui même jadis victime de la violence de l’Eta.
Les prises de parole successives rappellent “la déroute exigée de l’Eta par les voies de la police, de la justice mais aussi par les moyens politiques et dans les domaines de la culture” a demandé Manuel Valls.
En demandant avec vigueur encore à Mario Rajoy, président du gouvernement espagnol en exercice, “une lutte sans retour contre les indépendantismes catalan et basque, la veuve de Gregorio Ordonez, Dona iribar dira souhaiter décontaminer l’atmosphère en Euskadi et trouver une solution aux problèmes catalans actuels.”
Le prix de la paix de la Fondation Gregorio Ordonez fut remis cette année à Manuel Valls pour saluer sa loyauté constitutionnelle. Le récipiendaire demanda davantage d’autorité au gouvernement espagnol en la matière, contre la permissivité dont disposent encore les indépendantistes…
Valls coopéra comme Ministre de l’Intérieur avec son homologue espagnol dès 2012 pour l’Euskadi mais aussi en Catalogne, en défendant l’engagement des constitutionalistes catalans au sein de l’Association au nom de Société Civile Catalane.
Le propos de Manuel Valls est sans ambiguité en faveur des constitutionalistes espagnols sous toutes les latitudes du pays, en présence de représentants du plus niveau de la gouvernance nationale et de l’Ambassadeur de France présent à cette remise du prix.
Il fut demandé à l’Eta de “reconnaitre s’être trompé dans ses luttes assassines et de demander aujourd’hui pardon à la société espagnole toute entière.”
“Car il n’y a pas ici selon Fernando Savater de réconciliation entre une démocratie et un peuple assassiné par des terroristes.
Cela ne sera pas possible, car il ne s’agit pas de guerre civile entre des clans adverses mais de méfaits de terroristes.”
Les propos furent jugés parfois durs particulièrement ceux proférés par la veuve du député Gregorio Ordonez, assassiné sauvagement par l’Eta.
Manuels Valls évoqua “le romantisme ambiant d’une époque passée de 2012 où le terrorisme faisait l’objet d’une interprétation acquise mais que les autorités du temps eurent mission de combattre des deux côtés des pyrénées”.
Aujourd’hui il vous sera rappelé dira Manuel Valls, de savoir pour vous ce que signifie être espagnol à frais nouveaux..
Ana Iribar remettant le Prix à Manuel Valls martèlera des propos dirigés contre les partis politiques basques,absents de ce rendez-vous, demandant que les hériiters politiques du nationalisme HB-Bildu soient disqualifiés et rejetés des mandats publics, lors des élections nationales et locales espagnoles.
Ana Iribar interpella également le PNV à la gouvernance de l’Euskadi, qualifiant son regard froid et impassible au sujet de ces horreurs tragiques du crime passé, dans le cours des institutions publiques locales…
L’exemple choisi de la déroute de Stalingrad pour les nazis lors de la Seconde guerre mondiale fut repris en exemple contre l’Eta et ses méthodes terroristes du temps.
Disqualifiant encore le travail de médiation entrepris par le Président Urkullu en Catalogne Ana Iribar démontra sa totale répulsion à toute idée indépendantiste, désignant la volonté de défaire toutes les entreprises de ceux qui continuent aujourd’hui encore sur cette voie.
“Faire oeuvre de chirurgie démocratique” poursuivit Fernando Savater, car il ne s’agit dans ce cas de différences de vue entre des démocrates, ni de confondre les victimes dans la société basque ou espagnole, mais de bien juger le sort des assassins avec lesquels toute idée de réconciliation parait impossible”.
Ce dimanche Manuel Valls poursuivit sa visite de la mémoire autour de Fernando Mugica, autre élu assassiné par l’Eta le 6 février 1996.
“Il apparait indispensable de défendre plus de démocratie, plus de liberté, plus de respect, par des valeurs partagées et la défense d’un Etat souverain au service de l’intérêt général et en soutien de l’égalité pour tous les citoyens. Car une société sans autorité ne fonctionne pas” selon Manuel Valls.
Chacun percevra sous le signe de la Paix les différences de regard qui perdurent encore dans la société espagnole à l’heure de vouloir le rapprochement des prisonniers de leurs familles pour les uns, et un début de réconciliation future entre des hommes encore éloignés pour l’heure de telles perspectives !
Fx Esponde
Pax christi Bayonne