La paix de Noël dans les foyers - France Catholique
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Année sainte 2025 : la porte de l'espérance
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La paix de Noël dans les foyers

Alors que la société bascule dans la violence banalisée, comment préserver nos foyers en havres de paix ?
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Petits et grands sont bien installés, la soirée ciné peut commencer. Mais alors que les pizzas refroidissent, le choix du DVD semble compliqué. Les filles réclament un film de Noël, les garçons préfèrent la guerre, et le papa aimerait transmettre sa culture en montrant Le Colonel Chabert. Le ton monte et cette veillée dont tout le monde se réjouissait se termine tristement devant un écran éteint.

Elles sont multiples les situations de tension familiale et cet exemple illustre la difficile harmonie dans ces moments que l’on attend, nécessitant un apprentissage permanent de l’oubli de soi pour laisser la place aux autres. Derrière la photo de famille exposée avec soin se cache une réalité : il est parfois plus dur d’aimer son prochain que son lointain. Mais « une famille qui prie est une famille qui reste unie  », nous rassure sainte Teresa de Calcutta. Si les foyers catholiques ne sont pas meilleurs que les autres, ils peuvent (re)trouver dans le Christ le secret de la paix.

Des actes d’amour

Voilà pourquoi « la prière du chapelet est très importante pour nous et notre maman du Ciel est la reine de notre maison », témoigne Anne Moreau, mère de dix enfants à Alençon. Chez eux, de « nombreuses statues de la Vierge sous différents vocables » sont disposées çà et là. S’inspirant de l’exemple des saints Louis et Zélie Martin en ce qu’ils sont « une famille ordinaire mais qui en vivant sous le regard de Dieu s’est transformée en une famille extraordinaire », Anne veille à « laisser la place au déploiement de la grâce » dans sa vie, et concrètement, à « pouvoir participer à la Sainte Messe le plus souvent possible, se demander pardon au quotidien, faire preuve de douceur et de patience comme Dieu sait le faire avec nous ». Membre du bureau de la Confédération nationale des AFC, Bénédicte Bretéché abonde, pour cultiver la paix, la famille doit être ce « lieu de gratuité et du don de soi, où chacun est accueilli inconditionnellement ». Elle conseille : « la prudence dans nos paroles » et « les plus petits actes d’amour qui nous dépassent et sont vertigineux ».

Un apprentissage quotidien

Mais cette « communauté de vie et d’amour conjugal » si chère à Jean-Paul II ne doit pas oublier justement que « le couple est le cœur même de la famille » souligne Clotilde Merza, thérapeute familiale. « Il donne le ton, le rythme, l’ambiance du foyer. C’est de lui que tout vient. » Loin de culpabiliser les mariages en difficulté, la conseillère conjugale explique que « les crises font partie de la vie et sont là pour permettre de se réajuster. Il faut apprendre à les surmonter pour qu’elles deviennent un tremplin ».

Parce que « la paix est la tranquillité de l’ordre », les foyers peuvent s’inspirer de la sagesse bénédictine avec cette lecture originale de la Règle. Dans son livre Saint Benoît et la vie de famille (L’Homme Nouveau), Dom Massimo Lapponi rappelle qu’il « ne peut y avoir de véritable amour à moins de crucifier son égoïsme ». Et le moine d’exhorter les parents à montrer l’exemple et transmettre des bonnes habitudes dès le plus jeune âge, de modération, service, solidité ou justice afin de créer « les conditions indispensables d’une charité vécue entre les membres de la famille ».
Enfin, à quelques jours de Noël, s’agenouiller devant la crèche et prendre exemple sur la Sainte Famille n’est-il pas le meilleur moyen de cultiver ou retrouver la paix ? « Voyez comme ils s’aiment…»