Il y a quelques jours, un violent accrochage s’est produit sur un plateau de télévision entre Jean-Luc Mélenchon et un représentant de la police. Le candidat de la France insoumise a dressé un réquisitoire sans concession contre les forces de l’ordre accusées de dérives graves, qualifiées même d’anti-républicaines. Son interlocuteur lui a répondu à partir de son expérience personnelle sur le terrain, pour montrer à quel point elle était secourable à la population. Mélenchon n’en a pas moins poursuivi sa diatribe en concluant que s’il était au pouvoir, il obligerait la police à obéir alors que c’est elle aujourd’hui qui soumettrait le pouvoir à ses ordres.
Beaucoup de commentaires indignés ont répondu au candidat qui a contre lui une large majorité de Français soutenant la police, mais par ailleurs, si Jean-Luc Mélenchon a pu s’appuyer sur une certain nombre de bavures, on peut s’étonner qu’il ait manifesté si peu d’empathie à l’égard d’une profession en butte à des difficultés considérables. Le nombre de policiers qui se suicident chaque année est quand même impressionnant. Dix d’entre eux se sont donné la mort en ce seul mois de janvier. Les services responsables ont pu parler d’épidémie et un véritable plan de bataille va être mis en place pour venir en aide au personnel en souffrance.
Selon Le Figaro, 120 psychologues cliniciens ont pu réaliser l’an dernier 39 000 entretiens avec des policiers, même si ceux-ci rechignent à confier leur mal être intérieur. Sans doute le débat n’est pas près d’être clos à propos des missions des forces de l’ordre. Mais la mission la plus indispensable au service de la paix civile exige un consensus, sans lequel il n’y a pas de vie sociale possible. Il est particulièrement grave de les stigmatiser de façon unilatérale et blessante.