La messe pour sauver le monde - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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La messe pour sauver le monde

Contaminés par l’individualisme contemporain, ne participons-nous pas parfois à la messe « en solitaires », pour nous seuls ? Conception très réductrice des effets de l’Eucharistie ! Alors que les politiques cherchent la solution à la crise sanitaire dans un vaccin et interdisent tout culte public, nous devons proclamer la portée universelle de la messe.
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Par sa mort et sa résurrection, le Christ a apporté le salut « pour la multitude », une fois pour toutes. En instituant l’Eucharistie lors de la dernière Cène, Il nous a laissé le mémorial de son sacrifice : « Le pain que Je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie » (Jn 6, 51) ; « Faites cela en mémoire de Moi » (Lc 22, 19).

« Pour la gloire de Dieu et le salut du monde »

Le prêtre, en célébrant l’Eucharistie, fait couler sur l’Église et sur le monde le sang rédempteur du Christ. Chaque messe a une valeur infinie : elle applique les mérites du Christ, non seulement pour les fidèles présents, mais aussi pour les fidèles vivants et morts, et même pour le monde entier. Que le prêtre soit seul à célébrer ou avec une assistance de fidèles, le sacrifice de la messe procure toujours des grâces surabondantes. Dans l’antique prière de l’offrande du calice, le prêtre dit : « Nous vous offrons, Seigneur, le calice du salut, […] pour notre salut et celui du monde entier. » Et juste avant la préface dans la forme ordinaire du rite romain, les fidèles répondent : « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde. »

Certes, il n’existe pas d’instrument de mesure pour rendre compte de l’efficacité des célébrations eucharistiques ! Nous pouvons toutefois être sûrs que chaque messe compense infiniment le mal dans le monde. Écoutons les propos éblouis du saint Curé d’Ars : « Toutes les bonnes œuvres réunies n’équivalent pas au saint sacrifice de la messe, parce qu’elles sont les œuvres des hommes, et la messe est l’œuvre de Dieu. »

« L’Eucharistie embrasse et pénètre toute la création »

Nous connaissons le propos fameux de saint Padre Pio : « Il est plus facile à la terre d’exister sans le soleil que sans le saint Sacrifice de la Messe. » La messe assume et transfigure toute la création, par l’offrande du fruit de la terre, de la vigne et du travail des hommes, qui deviennent le Corps et le Sang de Jésus. En vérité, « l’Eucharistie unit le ciel et la terre, elle embrasse et pénètre toute la création » selon les mots du pape François dans son encyclique Laudato Si’ (n° 236). Dès lors, il nous faut célébrer et offrir l’eucharistie « au nom de la création tout entière, aspirant ainsi à la sanctification du monde et travaillant intensément à cette fin », souligne Benoît XVI dans Sacramentum Caritatis (n° 92). À chaque messe, c’est tout le cosmos qui s’élève vers Dieu et bénéficie des fruits de la Rédemption.

« Une âme qui s’élève, élève le monde »

La messe en tant que telle a une portée infinie et par la communion sacramentelle, le fidèle recueille un fruit très abondant. Saint Augustin s’émerveille : « Ceux qui mangent ce pain ne se disputent pas entre eux ; la raison en est que nous sommes tous un même pain et un même corps. » (Homélies sur l’Évangile selon saint Jean, 26, 14). Oui, Jésus se fait nourriture pour être mangé, pour s’unir à l’homme et ainsi apporter la paix au monde. « Si la chair du Christ demeure en nous par l’eucharistie, c’est afin que le travail de rédemption et de divinisation […] soit intensifié et porté à son maximum d’efficience et de puissance transformante », affirme pour sa part le Père Paul-Marie de la Croix, dans Demeurez en moi (édition du Carmel, 2007, p. 61). Ainsi, chaque communion, en nous unissant plus intimement à Jésus, grandit l’Église et le monde : « Une âme qui s’élève, élève le monde » !

« Pain rompu pour la vie du monde »

Par l’actualisation du sacrifice de la croix, la messe nous fait prendre conscience de la compassion de Dieu pour l’humanité. Il a été jusqu’à mourir pour nous afin de nous donner la vraie vie. Il nous donne un exemple à imiter. « La vocation de chacun de nous consiste véritablement à être, avec Jésus, pain rompu pour la vie du monde », a pu dire Benoît XVI (Sacramentum Caritatis, n° 88). Communiant à la personne même du Christ et à son amour pour tous, nous devenons le corps du Christ afin de poursuivre son œuvre de miséricorde auprès de nos frères. Participer à la messe, c’est devenir ambassadeur pour le monde de la bonté de Dieu.

Aucun fidèle ne communie seul. Il est accompagné par toute la cour céleste et la Reine du monde est à ses côtés. Le pape saint Jean-Paul II affirmait : « En nous tournant vers elle, nous connaissons la force transformante de l’Eucharistie. En elle, nous voyons le monde renouvelé dans l’amour. En la contemplant, elle qui est montée au Ciel avec son corps et son âme, nous découvrons quelque chose des ″cieux nouveaux″ et de la ″terre nouvelle″ qui s’ouvriront à nos yeux avec le retour du Christ » (Ecclesia de Eucharistia, n° 62). Avec la Vierge, le Christ eucharistique « fait de nous, pour tous nos frères, des témoins d’espérance » (ibid.).

Comme chrétiens, nous sommes responsables de la joie du monde. Totalement désenchanté, le monde a besoin de messes de plus en plus nombreuses ; il a besoin de nos communions ferventes, de nos agenouillements adorateurs et de nos hymnes d’action de grâces. Sans doute, il l’ignore et le récuse encore. Qu’importe : il nous remerciera au Ciel !