Connaissez-vous Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique ? Appartenant à l’ordre des Frères prêcheurs, il fut recteur du sanctuaire de la Sainte-Baume où est honorée la figure de sainte Marie-Madeleine, premier témoin de la Résurrection du Seigneur. C’est l’année dernière que le Saint-Père demanda au fils de saint Dominique de rejoindre, comme évêque, la terre des siens. Il reçut la consécration épiscopale le 12 avril 2015 dans le stade de Fort-de-France. Présent à Lourdes pour la session de l’épiscopat français, il est aisément reconnaissable. Il a, en effet, conservé son habit blanc de dominicain sur lequel se distingue sa croix pectorale. Dans son sourire il y a toute la lumière et la douceur des îles, avec l’accent particulier de celui qui a choisi comme devise « Montre Jésus », qu’il a tirée du Salve Regina.
Pour ceux qui voudraient faire connaissance avec lui, je conseillerais d’aller lire, sur le site de l’Église de Guadeloupe, l’entretien que Mgr Macaire a donné à propos d’une neuvaine pour la guérison des blessures de l’esclavage, instaurée pour les fidèles de son diocèse. C’est un texte très remarquable, qui nous touche bien au-delà de la Martinique, puisque la question des blessures de l’histoire est aujourd’hui omniprésente dans le débat public. Depuis que Christiane Taubira a fait inscrire dans la loi l’esclavage au titre de crime contre l’humanité, le sujet est devenu plus brûlant encore, taraudant notre conscience de Français et de chrétiens. Mgr Macaire répond avec tact et profondeur à cette requête, en se faisant tout à la fois le défenseur de la vérité historique et l’avocat d’une réconciliation qu’il voudrait réparatrice.
Cette dimension est, de loin la plus importante, elle implique une totale réciprocité. Il ne s’agit pas d’attiser les rancœurs pour créer des murs sans fin : « Au nom de l’Évangile, je m’oppose à tout germe supplémentaire de division dans notre société. » Et de proposer « un chemin qui signifie concrètement de consentir à ne pas recuire indéfiniment sa propre souffrance ». Dans ce but, il invoque l’exemple de Jésus, dont sa mission d’évêque consiste à le montrer en toute circonstance : « Sur la croix, dit saint Paul, il a tué la haine et détruit le mur qui séparait les deux peuples » (Ep 2,14-15). Lisez Mgr Macaire : la force de sa prédication vous rendra meilleur.