La lueur sur la France et sur l’Église en France nous est venue depuis Marseille, avec la venue du pape, sa prière à Notre-Dame de la Garde et la messe dans le célèbre stade Vélodrome. Il faut bien reconnaître que, depuis plusieurs années, le climat était singulièrement morose pour les catholiques de notre pays, aux prises avec des scandales douloureux et le sentiment d’une déchristianisation continue du tissu social. Comment garder confiance dans un tel climat dépressif ? Quels démentis pouvaient être apportés aux prophètes de malheur, annonciateurs d’une explosion ou d’une implosion ? La réponse ne pouvait venir de n’importe quel événement païen. Elle ne pouvait que s’apparenter à l’ordre pascalien de la charité, celui de la révélation des cœurs qui jaillit du tressaillement de l’esprit, de ce frémissement intérieur dont a longuement parlé le pape dans sa superbe homélie de la messe du stade.
Le tressaillement de la foi
Méditant sur l’Évangile de la Visitation, lorsque l’enfant tressaillit dans le sein d’Élisabeth face à la salutation de Marie, François s’explique sur le tressaillement de la foi : « Tressaillir c’est être “touché à l’intérieur”, avoir un frémissement intérieur, sentir que quelque chose bouge dans notre cœur. C’est le contraire d’un cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, qui s’endurcit… » Et le pape de poursuivre : « Celui qui est né à la foi, en revanche, reconnaît la présence du Seigneur, comme l’enfant dans le sein d’Élisabeth. Il reçoit son œuvre dans le fleurissement des jours et il reçoit un regard nouveau pour voir la réalité. »
Ferveur et jeunesse
L’immense assemblée du stade, transformé en temple eucharistique, ratifiait à l’évidence l’homélie papale, manifestant une ferveur et une jeunesse en démenti avec le pessimisme de l’époque. Le témoignage ainsi apporté n’avait rien d’une manifestation de puissance, et sûrement pas d’un événement mondain. Il consistait dans le pur langage d’une Église qui atteste, au regard du monde, la Révélation apportée par le Christ.
La dimension mariale de cette visite est apparue aussi dès l’arrivée du pape, monté prier Notre-Dame de la Garde, qui veille sur la ville et tous ses habitants. François rejoignait ainsi une piété populaire dont la valeur spirituelle ne doit pas être sous-estimée.
Peut-être doit-elle être éclairée, mais le pape s’est chargé de cette tâche, en montrant la profondeur de cette piété qui rejoint le mystère même du Dieu incarné : « Marie est comme la véritable Arche d’alliance qui introduit le Seigneur incarné dans le monde. Elle est la jeune Vierge qui va à la rencontre de la vieille femme stérile et, en portant Jésus, elle devient le signe de la visite du Dieu vainqueur de toute stérilité. »
Oui, la lumière nous est venue de Marseille. Elle est surnaturelle et elle illuminera nos chemins à venir.