La liturgie porte des Cieux - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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La liturgie porte des Cieux

Contempler, louer, aimer Dieu et se sanctifier…  Voilà tout l’esprit de la liturgie de l’Église, mise en place à travers les siècles pour le salut des âmes. Pour tirer un pan du voile de cet immense mystère divin, il faut d’abord comprendre et connaître l’histoire de la liturgie. Explications avec le Père Michel Gitton.
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La liturgie, c’est le culte public de l’Église, c’est le déploiement dans le temps de l’unique et parfait sacrifice accompli une fois pour toutes par le Christ à la Cène et au Calvaire. Sous ce terme, on inclut non seulement la célébration de la messe, mais aussi celle de l’Office divin – la liturgie des Heures –, ainsi que l’administration des sept sacrements et les bénédictions. Même si la célébration eucharistique est centrale, elle n’a jamais été la seule expression du culte chrétien, qui a vocation à rejoindre l’existence des hommes, à imprégner tous les moments de leurs journées et à sanctifier tous les aspects de leur vie. Une référence omniprésente au mystère pascal L’origine de la liturgie chrétienne se confond avec celle de l’Église, même si les indications que nous avons au départ sont ténues. Alors que le Nouveau Testament n’était pas encore rédigé, il y avait une célébration de la messe, une célébration du baptême, des prières en commun (cf. Ac 2,42), ce qui suppose déjà un rituel plus ou moins fixé. Bien sûr, les formes de cette liturgie étaient très proches de la prière de la synagogue et de la prière domestique des communautés juives. Elle s’en distinguait surtout par la mention du nom de Jésus étroitement associé à celui de Dieu – le Père – et par la référence omniprésente au mystère pascal de la Croix et de la Résurrection du Seigneur. À partir de là commence une histoire passionnante, celle des rites chrétiens, d’une richesse et d’une variété prodigieuses, dont l’étude remplit des bibliothèques entières. Mais, pour en donner une idée générale, il faut se défier des présentations schématiques, souvent inspirées d’intentions polémiques. Méfions-nous, entre autres, de l’idée d’un « âge d’or de la liturgie chrétienne », qui n’aurait eu avant lui que des tâtonnements et qui ensuite aurait été suivi d’un long déclin. C’est ainsi que dans une certaine perspective protestante, on mettrait en avant le temps des catacombes, où les rites étaient simples, où il n’y avait ni autel, ni encens, où les prières étaient plus ou moins improvisées, où on célébrait le culte dans les maisons, etc. À vrai dire, on a bien peu d’indices pour savoir ce qu’il en était du culte du temps des persécutions.
Le pain eucharistique, IIIe siècle, catacombes de Saint-Calixte à Rome. À la place de l’autel, un trépied.
Le pain eucharistique, IIIe siècle, catacombes de Saint-Calixte à Rome. À la place de l’autel, un trépied.
La différence avec les cérémonies païennes Les premiers Pères se plaisent, il est vrai, à opposer le culte en esprit et en vérité des disciples de Jésus aux cérémonies païennes surchargées de sensualité. Ainsi les peintures des catacombes nous donnent une image de ce qui est peut-être la célébration eucharistique, où – à la place de l’autel – on voit un trépied. Mais c’est un indice fragile pour soutenir qu’on a connu au départ une phase complètement désacralisée. On sait aussi la place qu’occupait l’eucharistie dans la vie des martyrs – qu’on se rappelle l’histoire de Tarcisius mourant pour avoir refusé de livrer les hosties qu’il portait en prison aux confesseurs de la foi –, mais aussi la vénération du symbole de la croix qu’ils se refusaient à profaner dussent-ils en mourir, et le respect religieux dont était entourée la lettre des Saintes Écritures. Tout cela suppose un attachement fort aux signes liturgiques qui devait prendre sa source dans des célébrations communautaires où on avait, bien plus que nous ne pouvons l’avoir, le sens du mystère. Retrouvez l’intégralité de l’article et de notre Grand Angle consacré à la liturgie dans le magazine.