La laïcité avec ou sans qualificatif ? - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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La laïcité avec ou sans qualificatif ?

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Décidément, la laïcité est de retour. Plus exactement, elle est encore de retour, car périodiquement c’est elle qui revient à la Une de l’actualité, comme si elle était un recours obligé pour répondre aux difficultés récurrentes du vivre-ensemble. C’est un thème que j’ai moi-même plusieurs fois abordé dans ces chroniques, ne serait-ce que pour me mettre en quête d’une bonne définition. Car ce n’est pas toujours évident. Le mot recouvre diverses significations, qui souvent se superposent et se brouillent mutuellement. Je le constate une fois de plus ces jours-ci, en écoutant les propos des hommes politiques et en lisant diverses tribunes dans les gazettes.

A priori pourtant, il ne devrait pas y avoir de difficultés, si j’en crois ceux que j’appellerai les gardiens du temple, ceux qui, depuis toujours, se veulent les plus farouches défenseurs de cette valeur dite républicaine. Tous, ils s’indignent qu’on puisse accoler au substantif quelque adjectif que ce soit. Insupportables, la laïcité apaisée, la laïcité ouverte ou encore la laïcité positive, ce serait autant d’offenses — M. Pena Ruiz parle d’insultes — à la laïcité tout court. Parlerait-on de « justice ouverte » ? Sans doute, non. Mais même la justice peut être susceptible, cher Monsieur, de captation. C’est en son nom, hélas, qu’on a pu créer un univers concentrationnaire dans le but d’éradiquer l’injustice. Il est parfois nécessaire d’apporter quelques utiles précisions aux plus nobles vocables.

M. Mélenchon, lui, nous promet, s’il est élu, un combat laïque implacable. Le statut concordataire de l’Alsace et de la Lorraine mosellane sera aboli ! C’est le même homme de fer qui désigne à la vindicte publique les traditionnelles, et dirai-je innocentes, ostensions du Limousin, que même des collectivités de gauche contribueraient à financer. Tout cela montre que le débat est loin d’être clos. Et lorsque certains craignent que les musulmans ne soient blessés ou ostracisés par telle ou telle discussion, ne pourrait-on pas rétorquer qu’une certaine agressivité laïciste n’arrange décidément rien, et ne rassure nullement nos amis musulmans ?

Chronique lue le 30 mars