Nous ne pouvions éluder la semaine dernière l’affaire Dominique Strauss-Kahn. Et comme nos confrères d’ailleurs, il nous fallait trouver la bonne mesure entre l’accusation brute, telle qu’elle était lancée par le procureur de New York, et la présomption d’innocence qui doit jouer pour tout inculpé qui n’a pas encore été jugé. C’était pourtant l’accusation qui prévalait face à l’énormité du scandale et la brutalité des faits présumés. Et puis, en dépit d’une défense qui affirme pouvoir démontrer l’innocence de DSK, comment ne pas être sensible à la plainte, à la détresse et à la dignité de cette jeune femme dont il est plus que téméraire de prétendre qu’elle aurait donné un faux témoignage ?
Bien sûr, c’est la morale qui est en cause dans ce scandale dès lors qu’il s’agit de transgressions extrêmement graves, reprochées à une personnalité détenant un poste de responsabilité internationale et aspirant à la présidence française. La honte, proclamée à la une d’un grand hebdomadaire français, désigne l’ampleur de la faute, que rien ne saurait excuser, si elle est avérée. Pourtant, du point de vue évangélique, la seule indignation ne saurait convenir car, si l’aveu s’impose dans ce qu’il a de terrible, ce n’est pas le lynchage du pécheur qui nous est demandé, mais la prière pour son repentir et même une fraternité douloureuse et suppliante au « Dieu de tendresse et de pitié ».
Le contrôle judiciaire qui a été imposé à DSK lui ménage la possibilité de se rendre à la synagogue pour prier. Cette ouverture singulière de la justice américaine pourrait bien être la reconnaissance discrète qu’il y a un ordre supérieur aux procédures judiciaires. La faute de David était atroce mais c’est le sublime miserere qui offre au roi criminel la grâce d’un pardon qui n’appartient pas aux hommes. « Contre toi, toi seul, j’ai péché… Ne me repousse pas loin de ta face. » (Psaume 51).
Pour aller plus loin :
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