A juste titre, on a pu parler de « semaine folle » à propos de celle que nous avons vécue jour après jour, depuis ce dimanche où l’information est tombée. Tout de suite, la présomption d’innocence a été invoquée par les amis de Dominique Strauss-Kahn et ils avaient le droit pour eux. Mais malheureusement pas les images et surtout les affirmations de l’accusation, devant lesquelles la défense demeurait à peu près muette, faute de pouvoir encore accéder au dossier et se lancer dans le combat d’une discussion contradictoire. Par ailleurs, on s’est insurgé très vite au nom du respect de la victime, et des associations féministes sont venues en renfort pour protester contre ce qu’elles considèrent comme une indulgence coupable et dangereuse à l’égard d’un homme agressant une femme.
Que va t-il sortir de la seconde phase de cette affaire, celle où les avocats vont prendre l’initiative en se fondant notamment sur leurs enquêteurs partis, dit-on, en Afrique, même en France et bien sûr à New York sur les traces de la plaignante, pour fragiliser son témoignage. Cela fait partie du jeu ? Terrible jeu, impitoyable, violence cruelle.
Dans le scénario qui se déroule sous nos yeux, je n’ai, à vrai dire, trouvé qu’un seul élément apaisant. On dira qu’il est très ténu, mais tout de même ! Il est prévu que Dominique Strauss-Kahn, reclus dans son appartement très surveillé, ne pourrait en sortir qu’à de rares occasions. Parmi celles-ci on a signalé la possibilité de se rendre à la synagogue. Je ne connais pas les sentiments religieux de l’ancien directeur du FMI. On dit que son épouse Anne Sinclair a un très réel attachement au judaïsme. Mais cette possibilité d’aller prier, c’est à peu près la seule façon de s’extraire du cauchemar actuel. Sous le seul regard de Celui qui est « tendresse et pitié », celui devant lequel on se présente dans sa vérité, certes dans le tumulte de sa vie et de ses passions, mais pour qu’il vous accueille, vous transforme. Nous avons en commun avec nos frères juifs l’extraordinaire recours des psaumes: « Devant toi, toi seul j’ai pêché. Ce qui est mal à tes yeux je l’ai fait. » Nous sommes loin des procédures et de la violence de la justice humaine, mais le pécheur et le priant ne veulent pas y échapper.
Chronique lue le 23 mai sur Radio Note-Dame
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