JEUDI 3 septembre
Écouter l’éditorial :
On a marqué mardi, dans la plupart des médias, le 70e anniversaire du début de la seconde guerre mondiale, le 1er septembre 1939. Historien et éditeur, Pierre Vallaud vient de publier La Seconde Guerre mondiale – plus de 500 documents inédits (éd. Acropole) qui enrichit notamment l’histoire des mentalités durant cette période, nous évitant de juger trop a posteriori les comportements des uns et des autres. Invité ce jeudi matin à Radio Notre-Dame par Louis Daufresne, il évoque avec beaucoup de sens des nuances, l’immense cataclysme de cette guerre totale. Ce n’est pas là seulement faire resurgir un passé qui a bouleversé la planète, c’est réveiller aussi une question qui tourmente l’humanité depuis ses origines. Les guerres ne sont pas, hélas, des accidents venus momentanément troubler le calme profond de nos nations et de nos continents. Elles sont inhérentes à notre destin qui est associé à la violence immémoriale des sociétés.
Sans doute l’Europe dans son ensemble, s’est-elle constituée en espace de paix depuis 1945, semblant tourner le dos à ses rivalités meurtrières et à ses divisions incessantes. N’oublions pas toutefois que, jusqu’en 1989, un rideau de fer la divisait en deux camps ennemis et que c’est l’équilibre de la terreur qui a empêché les causes de conflits d’aboutir à un autre cataclysme.
Il serait insensé de croire que nous sommes protégés contre toute agression et c’est faire preuve d’une singulière légèreté que de s’en remettre à d’autres pour la défense de notre continent. Or c’est le cas en Europe où seuls trois pays, selon les spécialistes, c’est-à-dire la France, l’Angleterre et la Grèce, concentrent l’effort budgétaire nécessaire pour une défense efficace. De ce point de vue, notre espace de paix cultive l’illusion de se prolonger indéfiniment, comme si la terre entière était disposée à s’inscrire dans notre système pacifié. Le conflit récent des Balkans devrait modérer notre optimisme. Et l’actuel bourbier afghan, la guerre civile irakienne, les menaces qui viennent du Pakistan et de l’Iran devraient nous alerter sur les risques incessants de déflagrations qui mettent en péril les équilibres internationaux.
En vérité, ainsi que l’a montré René Girard dans son livre sur Clausewitz, nous sommes engagés, depuis les guerres napoléoniennes, dans une montée aux extrêmes que l’âge atomique a rendu quasi inéluctable. Depuis Hiroshima, l’horloge de la catastrophe s’est mise en route annonçant la fin possible de l’humanité. Voilà qui contredit brutalement l’optimisme des Lumières et le progressisme fondé sur le seul vecteur de la technique.
Mais les anciens Grecs savaient déjà que la démesure nous met en danger permanent d’autodestruction et que la mesure de la paix est une conquête permanente de soi contre soi. La révélation biblique nous a éclairés sur les origines de cette violence en la rapportant aux relations brisées de l’homme avec Dieu. Pardon de ce tableau effrayant et je l’avoue un peu provocateur. Il n’est dicté que par la lucidité que nous devons avoir face à la menace que le dénouement de la Seconde Guerre Mondiale n’a pas fait disparaître.
On ne se débarrassera jamais de la question du mal. Et la tranquillité de l’ordre dont parlait saint Augustin, pour définir la paix, ne s’établira jamais sans que la puissance du salut ne vienne supplanter et vaincre le mystère d’iniquité dont parlait saint Paul.
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— – Le nouveau livre de Gérard Leclerc, « Rome et les lefebristes, le dossier », 96 pages est disponible. Merci de nous réserver votre commande par internet : ou par courrier, au prix de 12 euros franco à l’ordre de SPFC, 60, rue de Fontenay 92350 LE PLESSIS ROBINSON. ou par carte bancaire au 01 46 30 37 38 Prix par quantités, nous consulter.
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