Elle est belle, plutôt grande, sourcils d’un roux noir, yeux noirs et trois grains de beauté sur le côté gauche du visage. Pieuse dès son jeune âge, elle se captive pour les romans de chevalerie et la frivolité. Puis elle songe à la vie religieuse, fait un essai infructueux chez les augustines avant d’entrer, à 20 ans, au carmel d’Avila où elle passera 27 ans, vivant comme les autres religieuses, partagée entre austérité et légèreté. La Règle est bien relâchée. Quelques grâces mystiques, quelques lectures et une maladie grave sont une occasion de véritable conversion. Elle n’aura de cesse de réformer son ordre, d’approfondir sa vie spirituelle, d’écrire son expérience et de rencontrer les plus grands saints de son époque. Elle entretient ainsi une relation exceptionnelle avec un jeune carme à la même exigence qu’elle : Jean de la Croix. Elle se heurte cependant aux religieuses qui ne veulent ni plus d’austérité ni vie cloîtrée absolue. Thérèse s’abandonne à la volonté de Dieu, consolée par des grâces extraordinaires, visions, lévitations, voix, prophéties. Toujours joyeuse, faisant preuve d’un bon sens absolu, n’hésitant pas à cuisiner pour de bons plats.
Elle fonde 18 carmels
Elle traverse tous les tourments, y compris des manifestations diaboliques, fonde plus de 18 carmels réformés que l’on appelle « déchaux » (sans chaussures). Elle n’hésite pas à s’opposer aux grands, au roi, aux évêques, écrivant d’innombrables lettres, soucieuse des affaires spirituelles comme des questions matérielles. Cette grande mystique meurt à Alba de Tormes en octobre 1582.
En 1970, Paul VI la déclare première femme docteur de l’Église. Elle est invoquée pour affronter les maladies cardio-vasculaires.
Étymologie du nom
Du grec Therasia qui désigne l’île de la mer Égée du même nom (aujourd’hui Santorin) et ses habitants. Mais également de thêr « bête sauvage » et son dérivé thêrateira « chasseresse ». Autre étymologie possible : tarasia, féminin de tarasios, « originaire de Tarente » (ville primitivement appelée Taras).
Le Bernin et la Transverbération de Thérèse
S’il est une des œuvres les plus remarquables de l’âge baroque à Rome et la plus extraordinaire du grand sculpteur qu’est Gian Lorenzo Bernini, c’est bien cet ensemble appelé Extase de Sainte Thérèse dans l’église Sainte-Marie-de-la-Victoire, daté de 1652.
Pensée spirituelle de sainte Thérèse d’Avila
« Ne cherchons pas à penser beaucoup, mais à aimer beaucoup. »
Courte prière de sainte Thérèse
« Sois béni à jamais, ô Seigneur, de ce que tu m’as supportée si longtemps ! »