La gloire des laïcs - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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La gloire des laïcs

La vie de saint Joseph à Nazareth, et la simplicité avec laquelle il exerce son travail, sont un modèle pour tous.
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Joseph, fils de David, le plus glorieux des rois d’Israël et père de Jésus, roi du Ciel et de la terre, est artisan charpentier.

Telle est, pour les siècles des siècles, la gloire du laïcat.

Dans l’Église et dans le monde, il y a deux classes : les clercs et les laïcs. Dans l’Église, les clercs sont les hommes ordonnés à la célébration des sacrements, à la liturgie, au gouvernement et à l’enseignement des âmes, à la vie du sanctuaire. Les laïcs sont le peuple des fidèles.

Dans le monde, les clercs sont ceux qui vivent de leur parole ou de leur plume, de leurs qualités intellectuelles. Les laïcs vivent du travail de leurs mains, ouvriers et paysans, laboureurs et filandières, soldats et marins, chasseurs et pêcheurs.

L’ambition temporelle est de passer de l’état de laïc à celui de clerc, de devenir professeur, journaliste, avocat, magistrat, à quitter l’habit du travailleur pour la robe du savant, du docteur, de l’homme de loi ou de l’homme de lettres.

David, lui aussi était laïc. Il était berger. Il y a une prédilection divine pour les bergers, comme il y a une prédilection divine pour les rois. Geneviève est bergère à Nanterre, comme Jeanne à Domremy et Bernadette à Bartrès.
En réalité, elles ont peu gardé de moutons, mais elles ont été gardiennes de peuples. Les rois antiques étaient les pasteurs de leurs peuples. Jésus, quant à lui, est le Bon Pasteur.

Avant Joseph, on ne voit aucune prédilection divine pour l’artisan, le charpentier, celui qui fait le toit et les meubles, l’homme de la maison. Les bergers sont toujours en mouvement. Ils vont où il faut emmener le troupeau pour qu’il boive et qu’il paisse.

Les artisans sont sédentaires.

« La fixité des demeures »

Abraham est un grand berger. Le Seigneur l’appelle – c’est la vocation – à quitter la terre de ses pères pour aller, dit-Il, « dans celle que je te donnerai ».

Joseph naît à Nazareth, grandit à Nazareth, épouse une jeune fille de Nazareth, exerce son métier à Nazareth où il nourrit et élève Jésus, puis, sa tâche accomplie, meurt à Nazareth.

Cicéron disait que l’une des gloires de Rome était d’avoir fait « la fixité des demeures ». C’est, à l’évidence, un gage de paix et de sociabilité. Dans la première églogue des Bucoliques, Tityre chante ce bonheur d’être en paix chez lui, tandis que Mélibée s’en va, errant, poussant son troupeau devant lui. C’est à « la Ville qu’on appelle Rome » qu’il doit cette tranquillité. Joseph la doit à Dieu.

Rome le fera bouger pour aller à Bethléem. Jérusalem le fera bouger jusqu’en Égypte pour protéger « l’Enfant et sa mère ». Son état le fixe à Nazareth.

Patron des devoirs d’état

Joseph est le patron des devoirs d’état. La voie ordinaire de la sainteté pour le laïc est l’accomplissement des devoirs de son état. Notre-Dame l’a rappelé aux enfants de Fatima en ne leur prescrivant que « le chapelet et le devoir d’état ».

De l’accomplissement des devoirs de son état, sans en excepter aucun, dans la famille, dans le métier, dans le village ou le quartier, dans la commune, la province et la nation à l’accomplissement des devoirs de l’État au sommet de l’ordre temporel, il n’y a aucune rupture. La chaîne est continue.

C’est pourquoi, Joseph, modèle des pères et des artisans, est le modèle des laïcs pour la même raison qu’il est le modèle des rois. Ainsi peut-on vivre, sous son patronage, le lien social et l’ordre politique, à la fois humble et glorieux, actif et paisible, douloureux et joyeux, humain et divin.