Tandis qu’ici en France, on dispute, sous divers modes, de laïcité, de liberté d’expression, voire des dangers des religions, il existe un peuple chrétien en voie de disparition, dont nos fervents laïcistes, experts en professions de foi athées, ne se préoccupent guère. Pardon, mais nos débats hexagonaux, au regard de certains événements, paraissent presque futiles. À quand une vraie mobilisation en faveur du peuple chrétien persécuté en Syrie et en Irak et en voie de disparition ? Il n’y a guère que les autorités catholiques – on se souvient des deux voyages à Erbil du cardinal Barbarin – avec l’Œuvre d’Orient dirigée par Mgr Pascal Gollnisch à s’en occuper activement.
La France, traditionnelle protectrice des chrétiens du Proche-Orient ne saurait rester indifférente, pourtant elle ne bouge guère. Bernard Emont et Jean Samat, deux éminents spécialistes de la question, ont publié à ce propos une excellente tribune libre dans Le Monde, où je puise quelques informations à ce sujet : « Quelques familles on pu bénéficier d’un accueil d’urgence (…) soixante dossiers, représentant à peu près 600 personnes sont en attente sur le bureau du consul de France à Erbil, capital provisoire du Kurdistan irakien. Et certaines familles, jugées prioritaires (membres malades, handicapés, ou très âgés) reçoivent leurs visas au compte-goutte ! Encore faut-il qu’elles aient trouvé une famille d’accueil (leur « garante ») en France. On est loin d’une réponse à l’urgence, et surtout d’une prise de conscience adéquate de l’ampleur du phénomène. »
Nous nous préoccupons à juste titre des menaces de l’État islamique sur notre propre territoire, menaces dont nous savons désormais qu’elles ne sont pas seulement virtuelles. Nous voyons avec stupeur des centaines de jeunes s’engager là-bas dans des combats inexpiables. Ce serait tout de même l’occasion pour mieux saisir la réalité terrible de cette faction dont le premier but est d’éradiquer ce qui reste du plus vieux christianisme de l’histoire, celui qui parle toujours la langue du Seigneur. Il est grand temps de se réveiller, en hiérarchisant l’échelle des menaces et des priorités.
