La force principale des Armées - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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La force principale des Armées

par Jean Delaunay .
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Le drame militaire qui vient de survenir à Carcassonne me touche profondément.

Je pense d’abord à la souffrance de ces malheureuses victimes frappées par nos balles alors qu’elles venaient amicalement voir et complimenter l’armée française, à travers l’un de ses plus vaillants régiments.

J’imagine aussi le sentiment d’horreur et de culpabilité qui doit animer les responsables de tous niveaux et je leur dis ma fraternelle compassion.

Je sais qu’un tel accident est inexcusable et ne peut s’expliquer que par un affreux concours de circonstances dominé par un manque de rigueur quelque part dans l’application et le contrôle des règles de sécurité. Or, il s’agit là de l’un des aspects les plus importants de la discipline et j’ai appris, il y a longtemps, que la discipline est la force principale des armées.

En outre, ce drame tombe au moment où des choix budgétaires drastiques engagent l’avenir de nos armées et où des personnes mal intentionnées pourraient l’exploiter pour calomnier nos soldats et réduire encore leurs moyens.

Cela dit, ayant servi la France pendant quarante ans sous l’uniforme et ayant été le chef de l’armée de terre, je sais que chaque jour qui passe sans accident dans notre communauté est un miracle, tant sont nombreuses les occasions, à travers le monde, de voir un véhicule tomber dans un ravin, un aéronef se crasher, un tir de manquer l’objectif, bref une défaillance technique et / ou une erreur humaine de se produire quelque part.

Plus que quiconque, je déplore le drame de Carcassonne et, si j’étais en fonctions, je sanctionnerais sévèrement les coupables mais je demande qu’on ne les accable pas outre mesure et qu’on ne généralise pas la stigmatisation des erreurs qui se sont produites là.

Le fait pour les personnels de partir très fréquemment en opération extérieure où ils vivent en permanence dans des conditions dangereuses, l’arme approvisionnée à portée de la main, affaiblit, selon mon expérience et celle de tous ceux qui l’ont partagée, la hantise de la sécurité qui doit être celle des soldats en temps de paix.

Je crois aussi que, vivant en surchauffe permanente entre la prochaine OPEX à préparer, les missions Vigipirate à assurer dans les gares, l’entraînement spécifique à préserver, les personnels à envoyer en stage alors que les effectifs sont calculés au plus juste et que les unités sont sous-encadrées au quartier… tout cela réduit la possibilité d’un jeune capitaine, l’échelon de commandement essentiel de l’armée de terre, de contrôler assez l’exécution des ordres qu’il donne… Ceci explique cela…
***
Cependant, à côté de la discipline, la force principale de nos Armées, c’est la confiance et l’affection de la population qu’elles sont chargées de défendre.

Après cette crise, que le prochain 14 juillet nous soit l’occasion de les leur manifester y compris au sommet de l’État !

GAR Jean Delaunay (en 2° section)
Président de l’association France-Valeurs