La fondation de l’unité dans les apôtres - France Catholique
Edit Template
« Ô Marie conçue sans péché »
Edit Template

La fondation de l’unité dans les apôtres

Copier le lien

Un des grands trésors de l’Eglise est l’office divin. Quand nous célébrons la fête d’un apôtre, par exemple, nous disons les prières du commun des apôtres. Nous comprenons que ces prières ouvrent une fenêtre dans l’Eglise – spirituellement plutôt que politiquement. Nous sommes souvent aspirés dans une analyse politique, même dans nos vies religieuses, parce que la façon de penser politique est si courante en Amérique – et elle est de ce fait considérée comme le moyen le plus puissant de saisir la vérité. N’est-ce pas ?

Quand nous célébrons la fête d’un apôtre, nous prions le Seigneur Dieu pour sa sainte Eglise « fondée sur les apôtres » où « nous sommes rassemblés en communauté ». Les apôtres sont les fondations vivantes dont les activités, conduites par l’Esprit de Dieu, donnent vie à la communauté de l’Eglise, chaque jour et tous les jours.

Mais il y a plus : La lecture de la prière du matin vient de la Lettre aux Ephésiens » de Paul. A sa communauté, de même qu’à la nôtre, il dit : «  Vous n’êtes plus des étrangers et des êtres différents ». Dans une société séculière, nous avons toutes sortes de stratégies pour garder nos distances avec les gens que nous ne connaissons pas. Dans la communion qu’est l’Eglise, du fait du baptême, nous ne sommes plus des étrangers. Nous pourrions ne pas connaître le nom des gens avec lesquels nous célébrons la messe, mais nous « sommes concitoyens des saint et des membres de la maisonnée de Dieu ». Et nous avons plus en commun avec eux que de choses qui nous séparent.
Dans sa lettre, Paul utilise les termes les plus concrets, d’une collectivité tangible, pour expliquer l’unité des gens dans l’Esprit de Dieu :
« concitoyens », ce qui implique de partager le même pays ; « la maisonnée » ; et la «  construction », tous ces mots montrent de la façon la plus forte combien nous sommes profondément unis. Cette entité vivante et unifiée dont nous faisons partie a, d’une part, comme fondations « les apôtres et les prophètes », et nous arrivons alors au point essentiel : Cet ensemble uni est ce qu’il est parce que « Jésus Lui-même (est) la clé de voûte ». Nous n’avons tout simplement pas les mots pour exprimer la merveille de l’union spirituelle qui nous est apportée par le Christ. C’est une unité dont nous ne pouvons avoir qu’une lueur dans la foi. Il n’y a rien de semblable dans l’histoire, aussi nos paroles sont-elles tirées à l’extrême.

Paul explique : « A travers Lui (le Christ) toute la structure est assemblée comme un temple saint dans le Seigneur. » Si nous nous souvenons que le temple est le lieu où était offert le sacrifice, alors nous sommes « édifiés dans ce temple » à cause de la nature sacrificielle de Jésus. Nous apprenons la vie sacrificielle et « devenons un lieu d’habitation pour Dieu dans l’Esprit ».
Dans la prière du soir, nous lisons un passage de la même lettre aux Ephésiens, où l’unité à laquelle nous participons est présentée en termes encore plus graphiques. Paul mentionne les apôtres etc.. qui doivent servir les croyants et ainsi construire l’Eglise « jusqu’à ce que nous devenions un dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu ». Et c’est là qu’il fait son affirmation la plus forte alors qu’il continue : « et former cet homme parfait qui est le Christ arrivé à sa pleine stature. » Notre union est maintenant l’union d’un seul individu, fonctionnant avec un seul esprit et un seul cœur, pour être la présence du Christ dans ce qui est un monde en colère et contraire. C’est là que la doctrine de l’Eglise corps du Christ nous conduit – et où elle trouve son expression la plus complète.

Cette unité n’est pas basée sur « je veux ceci » ou « je n’aime pas cette personne » ou sur aucune des autres affirmations de soi qui gâchent la glorieuse unité du Corps du Christ. Travailler politiquement n’est pas la même chose que travailler dans la foi. Travailler dans mon intérêt n’est pas travailler dans l’intérêt du Corps du Christ.

C’est désolant de devoir prier à chaque messe pour grandir dans l’amour et l’unité, alors que nous n’œuvrons pas à susciter cet amour et cette unité de manière très pratique.

La saison de l’Avent approche. Peut-être pouvons-nous faire un effort pour entrer dans cette saison avec tous les moyens pratiques qui sont sensés nous apprendre à devenir unis dans l’Eglise – à faire un peu d’introspection à la lumière de la question : « Comment puis-je promouvoir personnellement l’unité dans l’Eglise ? »

Après cela vient la pénitence avec toutes les manières dont nous pouvons réparer un peu du mal que nous avons fait, et prier pour les gens que nous « détestons » en leur parlant et en leur manifestant notre hospitalité ; préparer les liturgies de l’Avent en lisant les lectures à l’avance ; décider d’arriver à la messe avec dix minutes d’avance pour un peu de vraie prière avant la messe ; garder du temps pour des choses comme la prière du dimanche soir pour laquelle tant de paroisses se réunissent pour chanter ensemble.

Et peut-être le plus important de tout, choisir délibérément de cesser de penser politiquement aux mystères que Dieu Lui-même nous a révélés dans l’Eglise.

29 octobre 2017

Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/10/29/the-foundation-of-unity-in-the-apostles/