Le sondage de l’Ifop, demandé par l’association des journalistes d’information sur les religions, fait beaucoup parler de lui. Il en ressort, en effet, qu’un peu plus de la moitié des Français (51 %) ne croit pas en Dieu. Chiffre d’autant plus impressionnant qu’il indique une évolution régressive depuis la guerre. En 1947, ils étaient encore 66 % à se déclarer croyants. Nous assistons donc à un phénomène de décroissance continue, sur lequel il convient de s’interroger, non sans tenir compte du domaine particulier qui est celui du for interne. En d’autres termes, comment sonder les reins et les cœurs ?
Je serais tenté de recommander à ce propos la lecture du dernier livre de l’historien Guillaume Cuchet, intitulé Le catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ? (Seuil) car il a le mérité d’analyser les choses en profondeur. Le même historien avait déjà publié en 2018 un ouvrage qui avait fait date Comment notre monde a cessé d’être chrétien (Seuil). L’effondrement de la pratique religieuse au début de la décennie soixante explique pour une part importante la déperdition religieuse que l’on constate.
En quelques mots, je ne puis reprendre le riche contenu d’une réflexion. Je me bornerai à un constat. La relation à Dieu est forcément liée à une culture théologique répandue par une institution. La surface de cette institution s’étant rétrécie au long des dernières décennies, les conséquences ont forcément suivi. Les nouvelles génération ont perdu toute relation avec le langage même de la foi. Certes, la foi est d’abord une démarche intérieure, mais elle a toujours été vécue en société et en communion. Conclusion : le renouveau de la foi ne saurait se séparer du renouveau de l’institution.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 septembre 2021.