Cela s’est passé en Vendée, mais pas seulement là. Un peu partout, en particulier au bord de la mer, des municipalités, souvent tentées par l’appât du gain, ont laissé bétonner ou bétonné elles-mêmes le territoire de leur commune en créant des lotissements très denses, trop denses, et ceci de plus dans des zones vulnérables.
On a trop souvent construit ces dernières décennies des habitations dans des zones inondables, soit en bordure de mer, soit près du lit trop vite débordé de rivières trop vite transformées en torrents furieux, comme dans le Midi de la France, notamment sur la Côte d’Azur ou dans l’arrière-pays niçois, avec de terribles dégâts matériels mais aussi des pertes humaines irréparables… Des pertes que plus de sagesse pouvait sans doute éviter.
Cette semaine, la Justice a requis une lourde peine de prison ferme contre l’ancien maire de… La Faute-sur-Mer et son adjointe à l’urbanisme. La Faute-sur-Mer, un nom de lieu qui sonne déjà comme une condamnation prononcée d’avance. C’était dans le cadre du procès intenté après les ravages locaux de la tempête Xynthia qui a fait 29 morts dans cette station balnéaire vendéenne début 2010. « La faute à pas de chance » ? Peut-être aussi, mais encore aurait-il fallu ne point tenter le diable, ici comme trop souvent ailleurs, en programmant des logements beaucoup trop balnéaires puisque trop facilement transformés en bain fatal et final… pour noyés ou en piscine pour hommes-grenouilles !
Le réquisitoire a aussi dénoncé ici « un summum du mélange des genres », de la part d’une personne très éclectique étant à la fois « propriétaire de terrains, vendeur de terrains, gérant d’une agence immobilière, propriétaire de maisons, locataire, première adjointe au maire, président de la commission d’urbanisme ». Le Monopoly local peut rapporter, certes, mais il peut aussi… coûter cher à d’autres !