La dimension sacrale de la monarchie - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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La dimension sacrale de la monarchie

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© Government of Alberta / CC by-nd

La mort de la reine Élisabeth d’Angleterre soulève une immense vague d’émotion populaire qui dépasse très largement les frontières du Royaume Uni. Sans doute n’avait-on pas assisté à pareil phénomène depuis la mort de Jean-Paul II en 2005. Peut-être y a-t-il entre ces deux figures des traits communs, au-delà de leur deux missions spécifiques. Tous deux ont incarné à leur façon une dimension symbolique qui leur confère une sorte de transcendance. Celle qui leur permet de dominer leur temps hors de toutes les contingences. Dans le cas de la reine, la longueur exceptionnelle de son règne (70 ans !) lui assure une dimension historique. Les présidents, les gouvernements, les papes et les événements se sont succédés depuis la Seconde Guerre mondiale, Élisabeth les observant, forte de sa pérennité monarchique. Quelqu’un faisait observer que ces soixante-dix ans équivalaient au tiers de l’existence des États-Unis d’Amérique !

On peut parler aussi de dimension sacrale de cette fonction monarchique. Sacralité qu’il faut évidemment distinguer de la sacralité de la fonction pontificale fondée sur la sacramentalité de la continuité apostolique et du ministère de Pierre. Mais Élisabeth a reçu, au début de son règne, une onction qui s’apparente à celle que nos rois recevaient dans la cathédrale de Reims. C’est une exception dans l’Europe monarchique, les rois et les reines ayant renoncé à une telle cérémonie au profit d’une investiture de type plus laïc. Et pour la reine Élisabeth, son onction n’était nullement dépourvue de conséquence dans son existence et dans son mode de gouvernement. Elle ne craignait pas de témoigner de sa foi chrétienne.

Il y a en tout cela bien des leçons à retenir, et peut-être d’abord celle que nous offre l’extraordinaire attachement populaire à ce rituel qui entoure l’adieu à une reine très aimée, mère de son peuple et icône internationale