Jean-Luc Mélenchon, à peine sorti de la mise en scène de son procès à Bobigny se lance dans une nouvelle épreuve de force, en tenant des propos extrêmement graves contre la police. En traitant les policiers de barbares, en stigmatisant la répression lors de la dernière manifestation des Gilets jaunes, le responsable de la France insoumise assume peut-être encore un plus gros risque que lors de l’affaire de la perquisition de son parti en attente de jugement. Sans doute était-il déjà dans une provocation sérieuse en s’en prenant à une procédure judiciaire. Mais en s’engageant dans un bras de fer avec le ministère de l’Intérieur et la police, il s’expose à une escalade qui a d’ailleurs déjà commencé. Les syndicats policiers sont évidemment vent debout et l’un d’eux, le syndicat Alliance, fait appel à une manifestation devant le siège de la France insoumise, moyennant quoi le même Mélenchon demande la protection de la gendarmerie !
La seule manif climat au monde réprimée. Un déchaînement de violences disproportionnées. Après 24 éborgnés, 5 mutilés et 2 morts, @CCastaner doit des excuses aux Français. Sa démission serait plus utile puisque le syndicat Alliance le remplace déjà. https://t.co/QbnhhTGeWE
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 25, 2019
Il est vrai que l’intéressé présente des arguments que l’on ne peut rejeter sans examen attentif. Dans un tweet, ne déclare-t-il pas : « Le seule manif climat au monde réprimée. Un déchaînement de violences disproportionnées. Avec 24 éborgnés, cinq mutilés et deux morts, Christophe Castaner doit des excuses aux Français. » Et de réclamer la démission du ministre de l’Intérieur. Comment nier la violence présente dans nos rues ? Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, elle a sévi avec de nombreux blessés. On n’a cessé de comparer les victimes du côté des manifestants et du côté des forces de l’ordre. Par ailleurs, on ne saurait sous-estimer la difficulté extrême du maintien de l’ordre dans des circonstances exceptionnelles. On ne peut en faire reposer la responsabilité exclusive sur les Gilets jaunes, souvent débordés par des éléments ultra-violents style black blocs.
Mais faut-il que certains politiques aggravent la situation en jetant de l’huile sur le feu ? Jean-Luc Mélanchon fait de la surenchère, allant jusqu’à déclarer : « Si j’y avais été, ils me tuaient. » On peut comprendre sa solidarité à l’égard de la population en colère dont il épouse les causes. Mais ce n’est pas en aggravant la tension qu’il servira ceux qu’il veut défendre. Le service du bien commun ne va pas sans une volonté d’apaisement en vue de trouver des solutions. La stratégie de la tension met tout un pays en danger.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 26 septembre 2019.
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