La contraception : intrinsèquement mauvaise - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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La contraception : intrinsèquement mauvaise

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En 2018, plus de vingt conférences dans le monde entier (à ce que me dit Janet Smith) célébreront le cinquantième anniversaire d’ Humanae Vitae (HV) mais il est probable que nous verrons aussi des attaques concertées sur son enseignement, qui n’auront pas été découragées par diverses actions du Vatican.

Le mode d’attaque n’est pas difficile à deviner. Il ne prendra pas la forme de contradiction directe, mais plutôt de subversion – des changements qui videraient HV de son contenu, sous prétexte d’en approfondir le sens.

Les meneurs, nous pouvons le supposer, seront certains évêques, principalement issus de pays riches, et des théologiens d’établissements universitaires. On déclarera que puisque 80 pour cent des catholiques dans certains pays, (peu importe comment ils connaissent et pratiquent leur foi) rejettent HV, l’enseignement n’a jamais été « reçu » c’est pourquoi il n’a jamais été « valide » – du moins dans ces pays, et de ce fait, le pluralisme sera vivement recommandé.

Le consensus parmi des gens éclairés et de bonne volonté, en faveur de la contraception sera cité comme « un signe des temps », une évidence du travail du Saint Esprit. On nous dira que l’Eglise doit « écouter » ces gens dans le dialogue. En effet, les Paul Ehrlichs du monde ont déjà dit au Vatican qu’à la lumière de Laudato si, les couples ne devraient pas avoir plus de deux enfants. Mais comment cette politique est-elle  «  réalisable » sans contraception artificielle ?

On dit qu’Elisabeth Anscombe et Peter Geach (philosophes britanniques mariés ensemble) ont porté un toast à Paul VI quand HV a été promulgué. Ils étaient convaincus que c’était l’enseignement de l’Eglise, mais clairement, « cela aurait pu partir dans l’autre sens ». Il suffit de lire l’histoire d’un concile général litigieux – Nicée ou Ephèse, par exemple – pour voir que le parti orthodoxe n’a jamais considéré les choses comme allant de soi. L’Eglise prévaut parce que ceux qui suivent le Christ se comportent avec héroïsme.
Voilà pourquoi les catholiques qui pratiquent la chasteté traditionnelle, et aiment HV pour l’avoir défendue, ont besoin de repérer l’attaque et de s’avancer pour la contrer. Ces pas en avant devraient être principalement spirituels – prière plus fréquente et plus intense, jeûne, assistance à la messe, et recours à Joseph et Marie, ces gardiens jumeaux de la chasteté dans la Sainte Famille. Peut-être aussi est-il nécessaire de vivre un plus grand raffinement dans la sainte pureté. « Qu’aucune espèce d’impureté… ne soit pas même nommée parmi vous, ainsi qu’il convient à des saints. » (Eph V III, Knox) Mais pour les lecteurs de ces colonnes, il y aura un travail de leadership, ainsi que de persuasion.

On peut discerner les contours de l’attaque dans les écrits des principaux contestataires de HV alors qu’on célébrait, il y a 25 ans, le précédent anniversaire important. Ainsi ce texte révélateur dans le magasine America, par FR Richard A. McCormick, S.J.

Pour comprendre l’attaque, nous devons nous imaginer dans une vision du monde étrange et horrible. J’ai surtout dans l’esprit ces humbles parents catholiques de la génération Jean Paul II, qui se sont occupés de mettre au monde et d’élever des enfants, et ont fait dans ce but de nombreux sacrifices. Ils chérissent la « théologie du corps », qu’ils considèrent avec raison comme un développement personnaliste plein et satisfaisant de la doctrine d’HV.

Peut-être même ont-ils fait un pèlerinage à Rome pour les obsèques, la béatification ou la canonisation de ce visiblement « grand pontife ». De telles personnes ont toutes chances d’être choquées d’apprendre que ces contestataires d’HV avaient une toute autre idée sur la question.

Pour ces contestataires, HV était évidemment une erreur. Ils prétendent que ce texte a été affirmé pour protéger l’autorité du pape, en s’appuyant sur la faible idée (pensent les dissidents) que pour un pape, prendre le contrepied d’un pape précédent saperait sa propre autorité. Dans cette perspective, il a été appliqué de la même manière, avec étroitesse d’esprit, par Jean Paul II et le cardinal Ratzinger, uniquement pour exercer arbitrairement cette autorité, en manipulant des synodes et des rencontres d’Eglise. Après tout, c’est comme cela que les choses se passent dans l’Eglise. Aussi, d’une manière toute aussi habile et politique, « l’impasse » à laquelle l’Eglise a été amenée par ces efforts erronés doit être inversée.

Ils pensent que dans l’ensemble, Humanae Vitae peut tenir. Bien sûr, c’est vrai qu’il y a une connexion générale entre le sens de la procréation, et de l’union dans le mariage, et l’acte conjugal. On peut également admettre qu’ils sont inséparables, au sens où il serait mal d’être marié et de ne pas vouloir être fécond, et il serait mal d’envisager les enfants autrement que comme les fruits de l’amour conjugal. Voilà l’enseignement fondamental d’HV. La doctrine de « parentalité responsable » aussi dans HV, est susceptible d’un développement beaucoup plus complet, à la lumière de « l’écologie intégrale ».

Mais ce qui ne tiendrait pas, disent les contestataires, c’est l’affirmation qu’il est « intrinsèquement mauvais » d’écarter de son but un acte qui autrement serait fécond. Voilà la pierre d’achoppement ; Voilà ce qu’il faut doucement écarter. « La seule question qui a provoqué une grêle de réactions » écrit McCormick, « était l’enseignement que toute action contraceptive était un désordre intrinsèque (intrinsece inhonestum, N° 14)…Si cet enseignement n’existait pas, Humanae Vitae serait étiqueté comme une magnifique déclaration contemporaine sur l’amour conjugal et la responsabilité parentale »

C’est pourquoi certains de ces contestataires rejettent entièrement le concept d’actes intrinsèquement mauvais. Ou, ce qui revient au même, Ils disent que ce qui compte comme intrinsèquement mauvais, peut changer selon l’époque. Ils font ressortir les fausses interprétations des enseignements de l’Eglise sur l’usure, et la liberté religieuse, comme exemples de quelque chose « d’intrinsèquement mauvais », devenu permis. L’esclavage, par contre était permis, mais est maintenant « intrinsèquement mauvais». La peine capitale fonctionne aussi parfaitement pour eux, comme l’Esprit montre que c’est « per se contraire à l’Evangile » alors qu’auparavant c’était permis.

Veritatis Splendor de Saint Jean Paul II semble un problème difficile pour eux, cependant. Après tout ce document enseigne que les actes intrinsèquement mauvais le sont semper et pro semper. (n. 82) Il attribue cet enseignement à la fois à la tradition constante de l’Eglise, et aux textes sacrés. Pire de tout, il cite les actes de la contraception artificielle comme un exemple évident (d’acte intrinsèquement mauvais) (n° 80). Comment cela peut-il être écarté ?

Cette année, nous verrons sans aucun doute des efforts évidents, simplement pour cela.

9 Janvier 2018

Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/01/09/contraception-intrinsically-evil/