Ce qui m’a frappé, samedi et dimanche, lors des célébrations qui ont accompagné la consécration du monde au Cœur immaculé de Marie, c’est leur belle simplicité et leur caractère populaire, au beau sens du terme. Le culte marial, si cher à l’Église catholique, suscite une profonde adhésion des cœurs et la prière spontanée et filiale du peuple chrétien. Le pape François lui-même ne s’est-il pas affirmé dès le premier jour de son pontificat comme un pape marial, allant fleurir l’icône de Sainte-Marie-Majeure, geste qu’il a renouvelé à son retour des JMJ de Rio. J’ai écouté ses différentes interventions lors de ces deux jours et j’y ai retrouvé sa conviction de pasteur, ne cessant de nous remettre à l’école humble de Marie sur les pas du Seigneur.
On peut imaginer une autre dimension à cette consécration, en présence de la statue de Notre-Dame de Fatima, en la restituant à l’histoire des apparitions à la fin de la Première guerre mondiale, à leur insertion singulière dans la conjoncture géostratégique. Une conjoncture qui s’est prolongée jusqu’au pontificat de Jean-Paul II, si l’on se souvient du contenu du dernier message de la Vierge évoquant la grande persécution du christianisme au XXe siècle, et même le rôle providentiel de « l’homme en blanc », qui s’identifiait forcément à celui qui avait agi si puissamment pour mettre fin au régime totalitaire qui s’était établi en 1917.
Nous sommes sans aucun doute dans une autre phase de l’histoire. On peut croire fermement que la Vierge Marie continue à veiller sur notre humanité et ses drames. À l’heure de la mondialisation, la Providence est toujours présente au cœur de notre destinée humaine. Je pense à l’immense défi des rapports entre Europe et Afrique, avec cette Méditerranée qui se transforme en cimetière. La Vierge Marie est toujours notre protectrice « au péril de la mer » et des pires dangers. Ainsi cette consécration s’inscrit-elle dans le même mouvement de Miséricorde et de Salut. Enfants d’Ève, nous crions vers vous du fond de notre exil, ô très douce et très pieuse Vierge Marie.