Parmi les trois objets que vous exposez, l’anneau présumé de Jeanne d’Arc, acheté par le Puy du Fou en 2016…
Père Geoffroy de la Tousche : L’anneau de Jeanne, qui nous est prêté par le Puy du Fou, est une alliance. Elle la reçoit de ses parents lors de sa première communion, car c’est un cadeau que l’on fait alors dans les familles catholiques du XVe siècle. Cet anneau a donc une symbolique eucharistique extrêmement puissante ! C’est l’occasion d’interroger ceux qui viendront le voir : quel rapport entretenez-vous avec la messe, surtout en ces temps où beaucoup de gens n’y sont pas retournés, ayant pris l’habitude de la regarder depuis leur canapé ? Ainsi, dans le circuit de l’exposition, succédera à l’anneau une zone de prière dans la chapelle du Saint-Sacrement, avec trois à quatre heures d’adoration par jour. Ceux qui viendront pourront expérimenter le lien entre l’anneau et le Saint-Sacrement, car le don du Christ à l’humanité et le don de Jeanne à la France, passent par l’eucharistie.
Quels sont les deux autres objets exposés ?
Ils sont tout aussi exceptionnels, datant du milieu du XVe siècle ! Il y a une lettre de 1430, signée par Jeanne, authentique, prêtée par une famille qui souhaite rester anonyme. Et puis il y a la croix que Jeanne a demandé à voir, au moment de monter sur le bûcher. Il s’agit d’une petite croix de procession, qu’un sacristain était rapidement allé chercher dans la sacristie de l’église qui était sur la place du Vieux-Marché, à Rouen. La croix sera positionnée devant un buste de Jeanne d’Arc, réalisé en 1920 par Maxime Real del Sarte avec de la pierre de Domrémy. Avec cette superposition, on sera dans la vision de ce que Jeanne a vu au moment de mourir : la croix. Nous pourrons nous demander : quand je serai malade, quand je serai sur le point de mourir, qu’aurai-je sous les yeux ?
Pourquoi nommer l’exposition « France, renouvelle ton alliance » ?
Il y a 40 ans, lors de son voyage apostolique à Paris et à Lisieux, le pape Jean-Paul II a demandé : « France, Fille de l’Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ? » Renouveler l’alliance, c’est donc dire : « J’appartiens à un pays, à une histoire. Une histoire spirituelle, politique, religieuse, catholique. Est-ce que je reçois cela, quelle que soit mon origine ? » Cette question doit se poser à la lumière de cette double-célébration de Jeanne d’Arc, spirituelle et politique : 2020 marque le centenaire de sa canonisation et de l’instauration de la fête patriotique qui porte son nom.
Que peut apporter l’exemple de Jeanne d’Arc à notre époque ?
La confiance ! Jeanne n’est jamais toute seule. Quand elle crie sur le bûcher « Jésus ! », ce n’est pas un cri d’abandon, mais la certitude d’une relation. C’est cela qui lui permet de mourir en paix dans une situation dramatique.