Dans l’histoire du monde, il n’y a eu qu’un seul tombeau à avoir une pierre roulée à son entrée, et un soldat chargé de surveiller que le mort à l’intérieur ne se relevât pas : ce fut le tombeau du Christ le soir du Vendredi dit Vendredi Saint. Quel spectacle plus ridicule que des soldats en armes ne quittant pas des yeux un cadavre ? Mais on aposta des sentinelles, de peur que le Mort ne s’en allât, que le Silencieux ne parlât, et que le Coeur Percé ne se remît à palpiter.
Ils disaient qu’Il était mort ; ils savaient qu’Il était mort ; ils pouvaient dire qu’Il ne se relèverait pas ; et pourtant ils surveillaient ! Ils l’avaient traité publiquement de Trompeur. Mais pouvait-Il encore tromper ? Pouvait-Il, Lui Qui les « avaient trompés » en leur faisant croire qu’ils avaient gagné la bataille, pouvait-Il Lui-même gagner la guerre pour la vie et la vérité et l’amour ?
Ils se rappelaient qu’Il avait appelé Son Corps le Temple et avait dit qu’après qu’ils L’auraient détruit, en trois jours Il le rebâtirait ; ils rappelaient aussi qu’Il s’était comparé Lui-même à Jonas et avait dit que comme Jonas était resté dans le ventre de la baleine pendant trois jours, Il serait dans le ventre de la terre pendant trois jours et ensuite se relèverait. Après trois jours Abraham avait retrouvé son fils Isaac qui avait été offert en sacrifice ; trois jours durant l’Egypte était restée dans des ténèbres qui ne venaient pas de la nature ; le troisième jour Dieu descendit sur le Mont Sinaï. Et maintenant, une fois de plus, on s’inquiétait du troisième jour.
Dans l’aube pâle du dimanche matin on pouvait voir quelques femmes approcher du tombeau. Le fait même que les femmes apportaient des aromates prouvait qu’elles n’attendaient pas une Résurrection. Cela semblait étrange après les nombreuses références que Notre Seigneur avait fait à Sa mort et à Sa Résurrection. Mais évidemment les disciples aussi bien que les femmes, chaque fois qu’Il prédisait Sa Passion, semblaient se rappeler plus Sa mort que Sa résurrection.
Cela ne leur était jamais venu à l’esprit que ce fût une chose possible ; c’était étranger à leurs pensées. Quand la pierre fut roulée à l’entrée du sépulcre, ce n’était pas seulement le Christ qui était enseveli mais aussi toutes leurs espérances. La seule pensée des femmes était d’oindre le corps du Christ mort – un acte qui était né d’un amour qui avait perdu espoir et resté encore incrédule. Deux d’entre elles, au moins, avaient été témoins de l’ensevelissement ; c’est pourquoi leur grande préoccupation était le côté pratique :
Qui nous roulera la pierre
hors de l’entrée du tombeau ? (Mc 16 3)
C’était le cri de coeurs de peu de foi. Des hommes vigoureux avaient fermé l’entrée du tombeau en plaçant devant elle cette énorme pierre ; leur souci était de savoir comment bouger la barrière pour pouvoir mener à bien leur mission de charité. Les hommes ne viendraient pas au sépulcre tant qu’on les appellerait pas – ils avaient si peu de foi. Mais les femmes vinrent, simplement parce que dans leur chagrin elles cherchaient consolation en embaumant le mort.
Rien n’est plus anti-historique que de dire que les pieuses femmes attendaient que le Christ se relevât d’entre les morts. La Résurrection était quelque chose qu’elles n’avaient jamais attendue. Leurs esprits n’étaient pas faits pour faire naître de telles attentes.
Mais comme elles approchaient, elles trouvèrent la pierre enlevée. Avant leur arrivée, il y avait eu un grand tremblement de terre, et un ange du Seigneur qui descendit du ciel, avait roulé la pierre sur laquelle il était assis :
Il avait l’aspect de l’éclair,
Et sa robe était blanche comme neige.
A sa vue les gardes tressaillirent,
Et devinrent comme mort. (Mt 28 4)
Quand les femmes furent proches, elles virent que la pierre, pourtant de grande taille, avait déjà été roulée. Mais elles ne sautèrent pas tout de suite à la conclusion que Son Corps s’était relevé. Leur conclusion, c’était que quelqu’un pouvait avoir déplacé le corps.
Au lieu du corps mort de leur Maître, elles virent un ange dont l’aspect était comme un éclair et les vêtements comme de la neige, et qui leur dit :
Ne vous effrayez pas.
C’est Jésus de Nazareth que vous cherchez,
le Crucifié ;
Il est ressuscité ;
Il n’est pas ici.
Voici le lieu où on L’avait placé.
Mais allez dire à Pierre et à tous Ses autres disciples
Qu’Il vous précède en Galilée.
Là vous Le verrez,
Comme Il vous l’a promis. (Mc 16 6-7)
Pour un ange, la Résurrection n’était pas un mystère, mais Sa mort en était un. Pour un homme, Sa mort n’était pas un mystère, mais Sa Résurrection en était un. Ce qui avait été naturel pour l’ange, donc, devenait maintenant le sujet de l’annonce. L’ange était un gardien, plus que celui que les ennemis avaient placé près de la tombe du Sauveur, un soldat, plus que celui que Pilate avait posté.
Les paroles de l’ange était le premier Evangile prêché après la Résurrection, et c’est un Evangile qui rmontait à Sa Passion, car l’ange parlait de Lui comme « Jésus de Nazareth, Qui a été crucifié ». Ces mots transmettaient le nom de Son humanité, l’humilité du lieu où Il habitait, et l’ignominie de Sa mort ; ces trois éléments bassesse, ignominie et honte sont mis en comparaison avec Sa Résurrection d’entre les morts.
Bethléem, Nazareth et Jérusalem deviennent toutes les trois les marques d’identification de Sa Résurrection. Les paroles de l’ange « Voici le Lieu où on l’avait placé », confirmaient la réalité de Sa mort et l’accomplissement des anciennes prophéties. Les pierres tombales portent l’inscription : Hic jacet ou « Ci-gît ». Suit le nom du mort et peut-être un éloge de celui qui s’en est allé. Mais ici en contraste, l’ange n’ a pas écrit, mais a formulé une épitaphe différente : « Il n’est pas ici ».
L’ange appela les femmes à voir le lieu où le corps de Leur maître avait été déposé, comme si le tombeau vide était la preuve du fait de la Résurrection. Elles étaient invitées à se dépêcher aussitôt et à donner l’information de la Résurrection. C’était à une femme vierge que la naissance du Fils de Dieu avait été annoncée. C’est à une femme déchue que Sa Résurrection fut annoncée.
Celles qui virent le tombeau vide furent priées d’aller trouver Pierre qui avait un jour voulu détourner de la Croix Notre Seigneur et l’avait par trois fois renié. Péché et reniement ne pouvaient étouffer l’amour Divin. Tout paradoxal que cela soit, plus le péché est grand, moindre est la foi ; et pourtant plus le repentir du péché est grand, plus grande est la foi.
C’était vers la brebis perdue tremblante dans le désert qu’Il était allé ; c’était les publicains et les prostituées, les Pierre renégats et les Paul persécuteurs auxquels étaient adressées les supplications d’amour les plus persuasives. C’est à l ’homme qui fut nommé Pierre et qui avait tenté de détourner le Christ de la Croix, ue l’ange maintenant par les femmes adressait le message, « Allez dire à Pierre ».
Dimanche 27 mars 2016
Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/03/27/the-earths-deepest-wound-the-empty-tomb/
Pour aller plus loin :
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- La blessure la plus grave de la terre
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Conclusions provisoires du Synode sur la Parole de Dieu