La béatification en questions - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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La béatification en questions

Après la mort de Mère Yvonne-Aimée en 1951, un procès de béatification a été ouvert en 1957, puis suspendu par le Vatican en 1960. Il n’a pas été rouvert depuis, mais cette possibilité est à l’étude. Explications.
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Mère Marie-Anne (à gauche), supérieure de Malestroit, à laquelle Mère Yvonne-Aimée (à droite) succédera en 1935.

Mère Marie-Anne (à gauche), supérieure de Malestroit, à laquelle Mère Yvonne-Aimée (à droite) succédera en 1935.

© AMJ – Malestroit

Où en est-on dans l’instruction du dossier ?

Le procès de béatification a commencé le 25 mars 1957, à la suite de son exhumation, à Malestroit. « Le corps a été retrouvé intact, alors qu’il était pourtant déjà en état de décomposition 24 heures après son décès, en 1951, obligeant à l’époque à une inhumation rapide », rappelle Sœur Odile, archiviste de la communauté des Augustines de Malestroit, et spécialiste des archives sur Mère Yvonne-Aimée.

Coup de tonnerre, en juin 1960, à Rome : le cardinal Ottaviani, pro-secrétaire du Saint-Office, décrète l’arrêt du procès de béatification en posant un verrou – un « reponatur » – pour fermer le dossier. Il interdit également la publication d’ouvrages sur Mère Yvonne-Aimée.

Pour quelle raison ? « Le verrou a été posé par le Saint-Office par crainte d’une vague d’illuminisme », explique un prêtre au Vatican. Une crainte qui peut s’expliquer devant l’importance des charismes de Mère Yvonne-Aimée.
Vingt ans plus tard, en 1980, à la demande de Mère Nicole Legars, prieure du monastère, le cardinal Franjo Šeper, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, autorise la publication d’une biographie sur la religieuse. Il conseille à la supérieure de faire appel pour cela au Père René Laurentin. Après une longue enquête, celui-ci publie une biographie très détaillée : Yvonne-Aimée de Malestroit : un amour extraordinaire, auquel l’évêque de Vannes, Mgr Boussard, accorde l’imprimatur en 1985 : « Par sa lettre datée du 10 décembre 1984, le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ayant levé l’interdiction portée par son prédécesseur, le cardinal Ottaviani, le 16 juin 1960, de donner l’imprimatur “à toute éventuelle future publication sur Mère Marie-Yvonne”, j’ai estimé que je pouvais autoriser la parution de l’ouvrage de monsieur le chanoine René Laurentin, après en avoir pris connaissance. […] La personnalité de cette religieuse, les circonstances qui ont mis en valeur ses qualités exceptionnelles ne peuvent être exclues des recherches historiques. C’est pourquoi l’avis favorable du Cardinal Préfet de la Congrégation pour la foi, a été accueilli avec satisfaction et gratitude. »

En 2009, Mgr Centène, évêque du diocèse de Vannes depuis 2005, fait une demande à Rome pour la levée du « verrou». « Pour cela, à la demande du Saint-Siège, il m’a demandé de réaliser un travail d’enquête complémentaire, afin de pouvoir reprendre la procédure », explique le Père Gabriel Jégouzo, chancelier du diocèse de Vannes, qui a accompagné toute la procédure du dossier pour sa partie diocésaine.

Quel était l’objectif de cette nouvelle enquête ?

« Rome a demandé des précisions, un complément d’enquête à l’enquête déjà réalisée par le diocèse dans les années cinquante », explique Mère Marie Paul, actuelle prieure des Augustines de Malestroit. En effet, c’est le diocèse de Vannes qui porte la cause, non la communauté des Augustines. « Il fallait que ce soit un évêque qui demande la levée du verrou », souligne la prieure. Cependant, « il faut tenir compte qu’Yvonne-Aimée appartient à une congrégation religieuse : cela déborde largement le diocèse de Vannes », précise le Père Jégouzo. Les Augustines sont en effet une congrégation de droit pontifical. Cette nouvelle enquête diocésaine est terminée et a été renvoyée à Rome par le diocèse « il y a environ cinq ans », précise Mère Marie Paul, qui confie : « Nous savons que c’est un dossier qui intéresse beaucoup mais nous avons peu d’échos de Rome. Nous savons qu’il a commencé à être regardé il y a six mois. »

Retrouvez l’intégralité de l’article dans le numéro spécial consacré à Yvonne-Aimée de Malestroit.