L'urgence de la liturgie - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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L’urgence de la liturgie

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Il y a urgence à retrouver la centralité de la liturgie pascale.

Il y a urgence à retrouver la centralité de la liturgie pascale.

© Sebastien Desarmaux / Godong

Les circonstances ont fait que l’élection présidentielle coïncide avec le sommet de l’année chrétienne que constituent la Semaine Sainte et la semaine de Pâques. Dimanche dernier, jour des Rameaux, les catholiques étaient invités tout à la fois à célébrer l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, prélude de sa montée vers la Passion et à rejoindre leurs bureaux de vote pour exprimer leurs suffrages de citoyens. Faudrait-il craindre que le souci civique ne recouvre par trop le temps de la prière et de la liturgie ? Il faut espérer que le tintamarre inévitable de l’élection centrale pour notre pays n’assourdisse pas trop les oreilles des fidèles, au point de les détacher de la célébration du mystère central de leur foi.

Certes, le danger n’est pas trop grave, pour qui sait ordonner les choses, peut-être distinguer les ordres. Mais l’évolution des mentalités qui s’est produite depuis la deuxième partie du XXe siècle invite à opérer un discernement sérieux. Dans un livre important, intitulé Le catholicisme contemporain en péril (Artège), le Père Philippe Capelle-Dumont rappelle comment la pratique religieuse dominicale a évolué en trois générations. Pour les grands-parents, elle était l’élément stable de l’appartenance catholique. Pour les enfants devenus adultes elle était devenue secondaire, avec la priorité donnée aux engagements sociaux. Pour les petits-enfants, ces engagements se trouvaient délestés de toute perspective religieuse. Voilà qui définit assez bien le processus de déchristianisation sur lequel on s’interroge beaucoup en ce moment.

Précisément, la Semaine Sainte nous oblige à retrouver les véritables perspectives. Les engagements civiques et sociaux sont certes indispensables, mais ils ne prennent sens que dans la profondeur redécouverte de notre relation à Dieu, de notre vocation humaine ouverte à la dimension du Salut, à l’affrontement avec le Mal et le tragique. La liturgie de la Semaine Sainte n’est pas évasion, mais perception intime de notre projection dans le temps et l’éternité. Oui pour nous, nos enfants, nos petits-enfants, il y a urgence à retrouver la centralité de la liturgie pascale.