L’urgence de faire connaître le Curé d'Ars, le vrai - France Catholique
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L’urgence de faire connaître le Curé d’Ars, le vrai

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La messe de conclusion de l’Année sacerdotale, à Rome, vendredi dernier, en la solennité du Sacré-Cœur a été marquée par des éléments liturgiques d’importances différentes mais tous significatifs.

Le chant de la litanie des saints lors de la procession des célébrants sur le parvis de la basilique vaticane. Les saints, et les saints prêtres, font l’histoire de l’Eglise, qui est histoire de la miséricorde.

Le rite pénitentiel d’aspersion, pour rappeler le baptême et l’eau vive qui jaillit du Cœur du Christ, en même temps que le besoin de purification. « Le Cœur divin de Jésus appelle nos cœurs », a dit le pape en introduisant ce rite. Il a ajouté : « Renouvelons notre désir de conversion pour revenir, repentis, à la source de l’Amour qui est son Cœur transpercé sur la Croix ».

Le renouvellement des promesses sacerdotales, après l’homélie de Benoît XVI, comme c’est la coutume à Rome, au matin du Jeudi Saint, autour du pape, en la basilique Saint-Pierre.

Le pape a posé les trois questions rituelles :

« Très chers fils, au terme de l’Année sacerdotale, en cette solennité du Cœur Sacré de Jésus, voulez-vous renouveler les promesses que vous avez faites au moment de votre ordination devant votre évêque et le saint Peuple de Dieu ? »

« Voulez-vous vous unir intimement au Seigneur Jésus, modèle de notre sacerdoce, en renonçant à vous-mêmes, et en confirmant les engagements sacrés que, poussés par l’amour du Christ, vous avez librement assumé envers son Eglise ? »

« Voulez-vous être les fidèles dispensateurs des mystères de Dieu par la Sainte Eucharistie, et les autres actions liturgiques et accomplir le ministère de la parole du salut à l’exemple du Christ, Chef et Pasteur, en vous laissant guider non par des intérêts humains, mais par l’amour de vos frères ? »

« Oui, je le veux », a répondu par trois fois l’assemblée de plus de 15.000 prêtres.

Et puis, après la communion, au pied de l’icône vénérée à Sainte-Marie-Majeure, de Marie « Salut du Peuple romain », Benoît XVI a renouvelé sa prière de consécration des prêtres du monde au Cœur Immaculé de Marie, que l’on célébrait le lendemain, samedi 12 juin. Le pape avait fait cette prière de consécration à son arrivée à Fatima, un mois plus tôt, le 12 mai au soir, en l’église de la Sainte-Trinité.

Le site de l’Année sacerdotale citait les deux textes du renouvellement des promesses sacerdotales et de la consécration à la Vierge Marie, en invitant ceux qui ne pouvaient être à Rome, à s’unir à ces deux gestes.

Le saint curé d’Ars, le visage émacié, priant et souriant sur l’immense tapisserie suspendue à la loggia des bénédictions, semblait accompagner la prière du pape tout au long de la liturgie. Le pape a utilisé le calice du saint curé pour célébrer l’eucharistie. L’Année sacerdotale correspondait au 150e anniversaire de sa « naissance au ciel ».

Or, contrairement à ce qui avait été annoncé, le Saint-Père n’a pas proclamé patron des prêtres du monde saint Jean-Marie Vianney, qui est « patron des prêtres de France » depuis 1905 et a été proclamé « patron des curés de l’univers » par Pie XII en 1929. Le fera-t-il? Qui peut le dire?

D’ailleurs, pourquoi surcharger encore la liturgie d’un geste dont la force aurait diminué celle des autres gestes, notamment la consécration au Cœur de Marie ? Le bon curé a dû aimer cette préférence.

De plus, m’a fait remarquer un prêtre, « cela montre peut-être qu’il est urgent de faire connaître le Curé d’Ars, non selon les clichés d’Epinal, mais dans la vérité de sa sainteté sacerdotale qui est un exemple lumineux pour aujourd’hui et demain ».

Benoît XVI a-t-il renoncé à cette proclamation parce que le bon curé, né trois ans avant la Révolution française et mort dans la seconde moitié du XIXe siècle (1786-1859), n’apparaissait pas assez représentatif du prêtre du IIIe millénaire et pas assez universel ?

Mais lors de l’angélus de dimanche, Benoît XVI a présenté à nouveau la figure du P. Jerzy Popielusko, martyr, béatifié à Varsovie le dimanche précédent. Le Pape a salué son « ministère généreux et courageux aux côtés de ceux qui s’engageaient pour la liberté, la défense de la vie et sa dignité ». La liberté revient deux fois dans l’allocution du pape.

Le Pape souligne la fécondité de ce ministère : « Son oeuvre au service du bien et de la vérité était un signe de contradiction pour le régime qui gouvernait alors en Pologne. L’amour du Coeur du Christ l’a conduit à donner sa vie, et son témoignage a été la semence d’un nouveau printemps dans l’Eglise et dans la société ».

Benoît XVI a invité à relire dans l’histoire les « pages de renouveau spirituel et social authentique » écrites grâce à la contribution « décisive » de prêtres catholiques, animés par la seule passion de l’Évangile et de l’homme, sa véritable liberté, religieuse et civile ».

« Combien d’initiatives de promotion humaine intégrale sont parties de l’intuition d’un coeur sacerdotal ! » s’est exclamé le pape avant d’ajouter : « Confions tous les prêtres du monde au Coeur Immaculé de Marie, dont nous avons célébré hier la mémoire liturgique, afin qu’avec la force de l’Evangile ils continuent à bâtir, partout, la civilisation de l’amour ».

Le souci fraternel de Benoît XVI pour les prêtres du monde ne s’épuise pas dans l’Année sacerdotale et d’autres gestes sont à attendre. Le cardinal Claudio Hummes, préfet de la congrégation pour le Clergé, a lui-même déclaré lors de la veillée, jeudi soir: « Nous voudrions que l’Année sacerdotale ne finisse jamais, c’est-à-dire que ne finisse jamais la tension de chacun vers la sainteté ».

NB

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