Qui a eu l’initiative de ces affiches inspirées de Star Wars pour illustrer le combat spirituel ?
Père Damien Verley : Ce sont les étudiants de la paroisse. Avec ma bénédiction bien sûr ! L’église Saint-Pierre-des-Chartreux est connue pour être un lieu de rencontre et de formation spirituelle à Toulouse. Le dimanche soir, 400 jeunes assistent à la messe et la pastorale est riche d’une cinquantaine de groupes. L’an dernier, nous avions déjà eu du succès avec une première affiche reprenant les codes de l’application de rencontres Tinder sur laquelle était inscrit : « Tu cherches un mec fidèle ? Jésus, lui, est fidèle depuis 2 000 ans ! » Avec cette nouvelle bannière de 4 mètres de haut sur 1 mètre de large, nous avons cherché à montrer que les catholiques avaient de l’humour pour interpeller sur le combat spirituel. L’affiche a été installée pour l’entrée en Carême.
Quel bilan tirez-vous de cette opération ?
En voyant Jésus en chevalier Jedi et en constatant le parvis de l’église très fréquenté à la sortie de la messe, un homme est venu me demander le baptême. Une jeune femme m’a sollicité pour se confesser alors qu’elle n’était pas catholique. Nous arrivons à casser les clichés sur l’Église. Mais il est difficile d’entrer avec le plus grand nombre dans une vraie conversation.
Le combat spirituel est particulièrement ardu à illustrer ?
De mon bureau, j’entends rire les personnes dans la rue quand elles croisent du regard Jésus et Dark Vador. J’en profite pour les interpeller et discuter avec elles mais la conversation reste superficielle. Les gens ne font pas le lien entre religion et combat spirituel. Et pire ! Ils ne connaissent même plus la notion de combat spirituel ! Qui sait aujourd’hui que la Croix est la victoire du bien sûr le mal ? Avec cette affiche nous avons voulu souligner la vitalité du combat chrétien. Jésus a un sabre laser bleu pour évoquer l’eau du baptême par laquelle nous renaissons à la vie comme des enfants de lumière. Malgré notre inventivité, force est de reconnaître que le message chrétien a du mal à passer, tant l’inculture religieuse est grande. J’ai un camping-car dont la carrosserie est constellée de photos de saints, apôtres de la Miséricorde, dont saint Jean-Paul II. Quand je me promène dans la campagne toulousaine, on me demande si ce sont des photos de gens rencontrés en faisant le tour du monde !
Quelle suite entendez-vous donner ?
Cette forme de communication me conforte dans le fait que rien ne remplace la catéchèse et la formation des étudiants. Il est urgent d’enseigner !
