Lundi dernier, je mettais en garde contre une polarisation excessive des médias sur les incidents qui avaient eu lieu à l’Étoile. Je tiens à préciser aujourd’hui que je n’en déplore pas moins certains débordements des forces de l’ordre, que rien ne justifiait. Il est lamentable qu’un adolescent de quatorze ans se retrouve à l’hôpital, en risque de perdre un œil, à la suite d’un jet de lacrymogène. Je ne sache pas que Christine Boutin ait attaqué un détachement de CRS après l’avoir menacé en brandissant une barrière. Je galèje, mais c’est tout de même désolant. Et je pourrais dire aussi mon indignation du traitement qui lui a été infligé sur certains réseaux sociaux, sans que « les belles âmes » aient réagi. Devinez ce qui se serait passé si un traitement analogue avait été réservé à une personnalité en vue de la politique ou du showbiz.
Il serait dommage, par ailleurs, que les incidents de dimanche provoquent des divisions du côté des défenseurs de la famille et de la Manif pour tous. L’adversaire n’attend que cela et déjà donne toute la publicité possible aux polémiques internes. Il y a beaucoup mieux à faire en faveur d’un dynamisme inventif, pour préparer les futures offensives. Frigide Barjot n’avait pas tort de déclarer dimanche que le monde entier avait les yeux tournés vers le mouvement qui ébranlait la France. D’ailleurs, je la crois en ce moment présente à Washington, avec une partie de son état-major, appelée dans la capitale fédérale par ceux qui mènent un combat analogue et manifestent devant la Cour suprême. Le débat fait rage aussi chez nos amis américains, qui s’intéressent beaucoup à la mobilisation populaire qui a lieu chez nous et qu’ils aimeraient susciter chez eux.
Plus que jamais, il convient donc de se concentrer sur l’essentiel pour unir les forces. Nul relâchement n’est à envisager, même dans le pire des cas, celui où la loi Taubira aurait été définitivement adoptée par le Parlement. Pour avoir vécu de très près les événements de 1984 et avoir eu, sur le sujet, un entretien mémorable avec le président François Mitterrand, je puis témoigner qu’il peut se produire des revirements inattendus dans la tête d’un chef d’État, en responsabilité de l’unité nationale et de la paix civile. Il y a des décisions difficiles qui ne sont pas des défaites lorsqu’elles signifient la victoire de la conscience et de la raison.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 27 mars 2013.
Pour aller plus loin :
- Université d'été du Parti chrétien-démocrate
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- AVANT LA NAISSANCE DE L’HOMME