« Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples. » Cette formule très célèbre du général de Gaulle pourrait sans doute être adoptée par nos dirigeants politiques, à supposer qu’il soit possible de définir des idées simples face à une situation d’une extraordinaire complexité et face à une guerre inexpiable dont on se demande comment on pourrait sortir. L’excellent observateur qu’est Renaud Girard a pourtant développé dans Le Figaro ce que pourrait être une démarche française. Ses propos exceptionnellement optimistes méritent d’être relevés : « Aucune autre puissance – ni l’Amérique, ni la Russie, ni la Grande-Bretagne – ne jouit d’autant de crédibilité pour réussir une grande diplomatie moyen-orientale. La France est le médiateur sincère idéal de toute négociation destinée à résoudre un conflit de cette région compliquée. » Et Renaud Girard de développer une stratégie diplomatique, qui réconcilierait chiites et sunnites, tout en organisant une négociation où se retrouveraient Américains et Russes, aux côtés des Turcs et des Iraniens.
Pourquoi pas ? Cela pourrait nous sortir de notre bras de fer actuel avec Vladimir Poutine, dont on comprend les raisons humanitaires mais qui, pour le moment, nous conduit à l’impasse. Je ne suis pas assez armé sur ces sujets pour formuler un avis définitif, mais Renaud Girard a le mérite de dessiner une issue à un conflit aujourd’hui sans solution. J’ai noté aussi dans la même ligne les sages propos du Patriarche de Babylone des Chaldéens à propos de la libération de la ville de Mossoul, qui paraît aujourd’hui probable. Il appelle, en effet, les responsables des forces politiques à « prendre leurs responsabilités historique, morale et nationale dans le but de construire une relation correcte avec la Patrie commune, l’Irak, en mettant de côté les controverses, en renonçant aux avantages partisans et à l’esprit de faction pour protéger l’intérêt national, de manière à ouvrir des chemins concrets vers la réconciliation au sein de communautés lacérées par la haine et la violence ».
Voilà de fait quelques idées simples qui pourraient apporter un peu d’espoir à toutes ces populations martyrisées et enlisées dans la complexité infinie des replis de la haine.