L'ordination de « viri probati » - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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L’ordination de « viri probati »

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L’entretien récent que le Pape a donné au journal allemand Die Zeit a surtout retenu l’attention par la possibilité ouverte à l’ordination au sacerdoce de viri probati. Les viri probati désignent des hommes d’âge mûr qui ont fait leurs preuves pour être en mesure d’exercer le ministère des prêtres dans certaines situations. Le Saint-Père se donne le temps nécessaire pour procéder à une telle décision qui aurait des conséquences importantes pour l’Église, sans qu’on puisse parler de révolution doctrinale. L’exigence du célibat relève d’un engagement spirituel, pris par l’Église latine, qui ne saurait être abandonné sans dommages graves. Dans une conférence mémorable prononcée au séminaire français de Rome, le cardinal Jean-Marie Lustiger s’était exprimé sur ce sujet essentiel, à un moment de doute où déjà se posait la question de l’avenir du sacerdoce. Ainsi formulait-il un des objectifs principaux de son épiscopat, associé à la refondation du séminaire de Paris.

François ne contredit nullement cette conviction, fondée sur une spiritualité qui s’enracine profondément dans la tradition chrétienne. Il n’est pas question, a-t-il dit dans son entretien au quotidien allemand, de permettre aux jeunes séminaristes de choisir le célibat ou non. Donc, la figure du prêtre, telle qu’elle s’est précisée au Concile de Trente, est appelée à se perpétuer et demeurera la norme. La revendication en faveur du « mariage des prêtres » est moins que jamais d’actualité. D’ailleurs, les Églises d’Orient ne l’ont jamais reconnue. Des hommes mariés peuvent être appelés au sacerdoce, mais en aucun cas, des prêtres engagés dans le vœu du célibat ne peuvent prétendre au mariage.

La question qui se pose est celle d’adjoindre au clergé une branche d’hommes mariés ordonnés qui pourraient s’occuper notamment des régions à l’écart, privées par la force des choses de la célébration eucharistique, sans laquelle il n’y a pas de construction ecclésiale possible. Le Pape venu d’Amérique latine est particulièrement sensible à cette grave carence qui touche certaines régions de ce sous-continent. Notre propre espace rural fragilisé de la France périphérique pourrait-il bénéficier d’un tel concours ? Il appartiendra sans doute à de futurs synodes d’en envisager la possibilité, non sans mesurer les problèmes posés par cette mutation. Nous serions, en effet, en présence de deux clergés, celui des viri probati n’ayant pas bénéficié de la même formation théologique et spirituelle que le clergé ordinaire. Mais l’Église n’est pas démunie, car elle a aussi l’expérience d’une grande diversité de familles religieuses en son sein. Et avec la grâce de Dieu…