L'opinion bouge... - France Catholique
Edit Template
Le martyre des carmélites
Edit Template

L’opinion bouge…

Copier le lien

Le discours d’ouverture du cardinal André Vingt-Trois à l’assemblée plénière des évêques de France a eu, cette année, un retentissement exceptionnel. Depuis les rives du gave de Lourdes, tous les médias ont repris les propos vigoureux du cardinal à propos du pseudo mariage pour tous, qui ne serait en fait que « le mariage de quelques uns imposé à tous ». Comment ne pas être sensible à ces arguments qui touchent à la condition humaine la plus générale, au-delà de toutes les appartenances particulières ? Il y a quelques jours, c’est le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim qui s’adressait à l’opinion en termes analogues. Le chef de l’État et le Premier ministre entendront-ils ces appels d’une particulière gravité, qui les invitent d’abord à ouvrir un débat national pour que tous les citoyens et citoyennes de ce pays soient avertis des enjeux d’une réforme législative qui met en cause les fondements les plus vitaux de notre société ?

Non, il ne suffit pas qu’une disposition figure dans le programme d’un candidat à l’Élysée, pour qu’on considère qu’elle est par avance acquise et légitimée. Le précédent de 1981 devrait faire réfléchir nos gouvernants. Si le président Mitterrand a finalement décidé de retirer son projet d’intégration de l’enseignement libre, c’est à la suite d’un vaste débat qui avait montré que l’opinion n’admettait pas qu’on porte atteinte à la liberté d’enseignement, aux choix des parents, premiers responsables de l’avenir de leurs enfants. Dans le cas présent, ce sont aussi les enfants qui sont d’abord en cause dans un projet idéologique qui bafoue l’ordre généalogique de la filiation.

D’ores et déjà, les sondages, qui, en cette matière, sont pourtant à considérer avec d’infinies précautions, commencent à bouger. C’est un signe que l’opinion publique est troublée, dès lors que des arguments de fond viennent s’opposer à un formatage des idées et à un martelage de la propagande. C’est une question de loyauté. Permettra-t-on ce débat en profondeur que réclament les responsables de toutes les familles spirituelles de ce pays ? Ou bien nous imposera-t-on un forcing, justifié par les motifs les plus futiles et les plus démagogiques, tel celui de la prétendue ringardise d’une opposition à l’évolution des mœurs ? Nous jugerons le pouvoir à sa faculté de répondre positivement ou non à l’appel de nos consciences.

Chronique lue sur Radio Notre Dame le 5 novembre 2012.