J’ai été longtemps un lecteur assidu du Nouvel Observateur, en dépit de mes désaccords évidents. J’y trouvais toujours mon bien. J’y avais par ailleurs, des amis (Maurice Clavel en tête !), pas mal de complicité (avec François Furet, Jean Daniel lui-même), et le talent n’y manquait jamais.
Je ne lis plus qu’occasionnellement L’Obs, où j’ai du mal à reconnaître l’hebdo de référence d’hier. La couverture du dernier numéro m’a, cependant, attiré avec un entretien du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.
Mais je n’ai pu échapper aux pages suivantes qui concernaient la sexualité. J’avoue ma consternation face à la nullité effarante du contenu, liée à son extrême bassesse. Je ne dis pas cela par puritanisme. Je me suis intéressé à l’Histoire de la sexualité de Michel Foucault en son temps. Il m’avait même remercié du compte rendu que j’avais fait du premier tome.
Mais à L’Obs, en dépit du rappel de ses travaux, on ne peut même pas parler « du mélange de pédantisme et de lubricité » qu’Edmund Burke reprochait à Jean-Jacques Rousseau. C’est la lubricité la plus triste, la plus sèche, la plus déshumanisante qui s’impose.
Rousseau, qui était bien conscient du risque, avait tenté de le prévenir par l’éveil du sentiment du sublime. Mais nous n’en sommes plus là. La rupture est définitivement consommée. De ce point de vue, je retrouve le fil de ma réflexion dans L’amour en morceaux ? (Presses de la Renaissance, 2000) où je constatais l’échec du sublimisme. Le rapport du grand faussaire Kinsey était venu là-dessus, pour tuer la pudeur et la délicatesse d’Éros. Nous ne sommes pas sortis du tableau dessiné par Michel Houellebecq dans Les particules élémentaires.
http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20170824.OBS3756/quand-foucault-s-attaquait-a-la-liberation-sexuelle.html