L’islam en guerre contre le christianisme - France Catholique
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L’islam en guerre contre le christianisme

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Tout en écrivant cet article, je m’arrête de taper toutes les cinq minutes pour pétrir dans ma main quelques petits objets rappelant des grains de chapelet en métal couleur rouille. Ils m’aident de la même façon à me concentrer sur l’éternel, l’important et le sacré, ce qui est en quelque sorte profondément bouleversant. En effet, ce sont des balles et de petits éclats d’obus ramassés dans la cathédrale catholique syriaque Notre Dame du Salut à Bagdad après la messe du soir le 31 octobre 2010. C’était le jour où un groupe terroriste de musulmans sunnites connu sous le nom d’Etat islamique d’Iraq (EI) a lancé une attaque concertée contre l’église, faisant au moins cinquante-huit morts et plus de soixante-quinze blessés. Mes frères et sœurs dans le Christ ont été massacrés cette nuit-là, et le sol de l’église était encore couvert de sang quand les balles des mitraillettes et les éclats des grenades antipersonnel ont été ramassés et conservés. Je mentionne cette attaque parce que mon nouveau livre, Hatred : Islam’s War on Christianity [Une histoire de haine : l’islam en guerre contre le christianisme] vient tout juste de sortir et que c’est peut-être l’ouvrage le plus important que j’aie jamais écrit. On peut sans être taxé d’emphase, de rhétorique, de grandiloquence ou d’exagération affirmer que ce que les chrétiens subissent en ce moment dans la plupart des pays à majorité musulmane est l’exemple le plus pernicieux de persécution religieuse depuis l’Holocauste. Un grand nombre de ces pays, en particulier au Moyen-Orient, berceau du christianisme et patrie et cœur de l’Eglise, pourraient voir disparaître tous les chrétiens de notre vivant. Et ce qui est tragique mais guère surprenant, le monde ne fait pas grand-chose pour arrêter ces violences. La campagne de persécution est internationale. Dans les États du nord du Nigeria où règne la charia, dans les villes et villages du Pakistan, dans les villes d’Egypte, dans un grand nombre des îles d’Indonésie, en Arabie Saoudite, en Iran, en Turquie, au Soudan, en Iraq (depuis la chute de Saddam), dans les zones syriennes échappant au contrôle du gouvernement, même aux Maldives, les chrétiens sont torturés, violés, battus, arrêtés, convertis de force, crucifiés, exilés, assassinés. Pendant que j’écrivais ce livre, j’ai parfois eu envie de renoncer à ce projet, de succomber au désespoir et à la tristesse d’avoir à relater tant d’agressions et tant de barbarie – tout en sachant que pour de nombreux profanes la persécution des chrétiens relevait du domaine de l’histoire et de la légende et sûrement pas une réalité moderne. En fait, selon toutes les sources, les chrétiens forment le groupe le plus persécuté du monde, et si deux des vingt pays qui oppriment le plus les chrétiens ne sont pas musulmans – l’un d’eux étant, bien évidemment, la Corée du Nord où tous les habitants vivent dans une sorte de prison – la tendance dominante est bien l’assujettissement des minorités chrétiennes par l’islam. Même les commentateurs qui admettent que tel est le cas ont tendance à soutenir qu’il s’agit d’un malaise contemporain au sein d’un islam par ailleurs tolérant. Mais c’est faux. Si le Coran contient des versets lyriques, poétiques et tolérants, il en renferme aussi d’autres qui sont violents, absolutistes, répressifs et fortement intolérants. A cause du mécanisme d’abrogation des versets anciens [on distingue les versets de la période mecquoise qui ont été abrogés et remplacés par les versets plus explicites et à caractère offensif, notamment sur la contrainte religieuse, de la période médinoise (622-632)], les versets écrits plus tard dans la vie de Mahomet ont remplacé des versets antérieurs, et si nous ne tenons pas compte de ce fait, nous pouvons être induits en erreur. Qu’on le veuille ou non, l’islam ne prêche pas la coexistence sur un pied d’égalité avec d’autres religions. Sous sa forme la plus pure, le Coran ordonne que les gens de l’Ecriture, dont les chrétiens, soient traités avec respect du moment qu’ils paient le tribut, ne prêchent jamais leur foi en public ou tentent de convertir les autres, demandent la permission de construire des églises ou de réparer celles qui existent, ne montent pas à cheval pour ne pas être plus grands que des musulmans et, en général, vivent dans la soumission. A diverses époques de l’histoire de l’islam, les minorités chrétiennes ont survécu et même prospéré. Mais la vérité incontournable est que moins l’Etat était islamique et théocratique – l’Iran sous le Chah, la Turquie avant le régime actuel, l’Iraq et la Syrie baasistes – meilleur était le traitement réservé aux chrétiens. Saddam Hussein était une brute, Hafez Al-Assad un dictateur, mais tous deux étaient les ennemis du fondamentalisme islamiste et ont plus ou moins bien protégé leurs minorités chrétiennes. Quant à l’avenir, ne prétendons pas qu’il est encourageant. L’une des personnes que j’ai interviewées pour cet ouvrage est le courageux écrivain Farzana Hassan, Canadien d’origine pakistanaise, qui m’a dit : « Je pense que c’est en grande partie pour des raisons politiques que l’Occident s’aplatit devant les prétentions des tyrans du monde islamique. Si l’Occident n’est pas capable de préserver les valeurs qui lui sont chères comme la liberté d’expression à cause des émeutes et des pressions du monde islamique, comment peut-on s’attendre à ce qu’il influe sur la politique des pays musulmans ? A mon avis, l’Occident devrait assumer un rôle plus actif dans la protection des droits des chrétiens dans ces pays musulmans. Sous la forme soit de sanctions soit de boycotts. L’Occident peut également ouvrir ses portes aux communautés chrétiennes assiégées du Pakistan et du Nigeria. Mais l’Occident dépend pour son économie du Moyen-Orient et a des intérêts stratégiques dans de nombreuses autres parties du monde musulman qu’il ne veut pas compromettre. Le monde musulman va connaître une série de convulsions avant de pouvoir s’engager sur le chemin du progrès, de la prospérité et de la tolérance. Tant que des mouvements comme Al- Qaida et les talibans seront les maîtres du jeu (rôle qu’ils jouent dans plusieurs pays islamistes), les minorités chrétiennes continueront à souffrir. Tous ceux qui tentent de les défendre sont pris pour cibles. L’intolérance vis-à-vis des minorités religieuses est innée dans le monde islamique. Elle est inculquée aux musulmans dès leur plus jeune âge. » Et pourtant, alors qu’en Occident de nombreux chrétiens débattent de questions relativement superficielles et croient même – comment osent-ils – qu’ils risquent des persécutions, ce cycle d’atrocités se poursuit. A propos, si quelqu’un se demande si j’ai reçu des menaces de mort pour avoir écrit ce livre, je réponds par l’affirmative, mais aussi que je vis dans un pays civilisé où l’autorité de la loi prévaut encore et où la liberté religieuse est sacro-sainte. Au moins, pour le moment. Ce n’est nullement le cas de nombreux chrétiens et il nous incombe de les défendre parce que nous avons un destin commun.
— – Michael Coren est un journaliste de radio et de télévision basé à Toronto (Canada). Sa rubrique paraît chaque semaine dans de nombreux journaux. Il est l’auteur de treize livres, dont Heresy, Why Catholics Are Right et Hatred : Islam’s War on Christianity d’où est tiré cet article. Photographie Michael Coren Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/islams-war-on-christianity.html

 

Type de contenu :
Articles
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