L'idéologie transgenre comme outil d'humiliation - France Catholique
Edit Template
« Ô Marie conçue sans péché »
Edit Template

L’idéologie transgenre comme outil d’humiliation

Copier le lien
lovers2-1.jpg

Que se passerait-il si je vous disais que définir le genre par des références objectives à la génétique, à l’anatomie et aux organes génitaux « n’avait pas de fondement scientifique » ? Trouveriez-vous cela convaincant – ou débile ?

C’est, hélas, le point de vue exprimé dans la revue « Nature », longtemps réputée pour être une publication scientifique faisant autorité. Ils bannissent maintenant la classification en hommes et femmes comme « une idée terrible qui devrait être éliminée » puisqu’elle menace de « défaire des décennies de progrès » qui ont reclassé le sexe et le genre comme une « construction sociale ». Vous pourriez penser que « Nature » pourrait s’inquiéter de cultiver un problème de crédibilité. Mais pourquoi s’en soucier quand des mensonges colossaux sont à l’ordre du jour ?

Concernant l’  « incompatibilité entre le genre et le sexe indiqué sur le certificat de naissance d’une personne », « Nature » applaudit l’Académie des Pédiatres Américains pour avoir conseillé aux médecins de « traiter les gens selon leur genre préféré, sans se soucier de l’apparence ou de la génétique ». Des pédiatres qui se doublent d’apologistes du transgenre : c’est sûrement la marque d’une culture qui s’est réconciliée avec son mépris pour les enfants, la science et la nature humaine.

Pendant ce temps, l’Association des Psychologues Américains a publié des directives sur les dangers d’épouser la cause de « la masculinité traditionnelle ». Mais si nous désirions la prendre au mot, pourquoi diable des autorités médicales devraient-elles encourager une femme à devenir un homme ? Il semble que l’approche dominante est que les femmes mal dans leur peau devraient avoir le droit de subir une chirurgie de réassignation – une mutilation – en vue d’acquérir une apparence extérieure peu convaincante mais devraient également, désormais, être encouragée à mépriser tous les traits distinctifs « blessants » associés à la masculinité.

Une incohérence qui va avec est également ignorée d’office : si passer d’une identité sexuelle à l’autre est embrassé avec tant d’enthousiasme en raison de notre critique éclairée de la « fluidité » du genre, pourquoi y a-t-il des obstacles légaux aux méthodes pour aider les gens à passer de l’homosexualité à l’hétérosexualité ?

Bien que toujours assez rare, il y a eu un pic dans l’incidence de l’identification transgenre ces dernières années – parfois en bouquet et plutôt à l’improviste. Devenir transgenre ne provoque pas nécessairement la dérision mais, croyez-le ou non, ce but est parfois poursuivi comme moyen d’augmenter sa popularité parmi ses pairs. Faire remarquer cela, ce n’est pas nier l’authentique détresse que certains adolescents ressentent intensément mais qui est dans une grande mesure surmontée avec le temps.

Le bons sens suggère que la chirurgie transgenre a été provoquée par « l’esprit du temps », contre lequel la profession médicale tout particulièrement devrait être en garde. Pourtant elle est devenue complice de cette émergence.

Nous nous répétons que nous sommes dans un pays libre. Personne ne les « force » à colporter le mensonge qu’un homme peut devenir une femme et vice-versa. Mais que ce ne soit pas la Chine de Mao ne signifie pas qu’une forme de Révolution Culturelle ne s’y soit pas introduite.

C’est ce que dit Anastasia Lin, qui a quitté la Chine à l’âge de 13 ans et réside maintenant au Canada. Ecrivant dernièrement dans le « Wall Street Journal », elle met le doigt sur l’objectif ultime de nos foules politiquement correctes :

Le but n’est pas de persuader ou de débattre ; il est d’humilier la cible et d’intimider les autres. L’objectif final étant de détruire la pensée indépendante.

On peut seulement espérer que l’extrémisme explosant tout autour de nous pourra aider plus de gens à comprendre que la cible, dans ce cas précis, comme plus largement avec la révolution sexuelle, est le christianisme même, ainsi que son ordre moral et social. Par définition, cela signifie que l’homme lui-même est dans la ligne de mire, un point dont beaucoup de ceux ayant adopté la quasi religion post-chrétienne dénommée « humanitarisme » ne sont apparemment pas conscients.

Lin explique comment en Chine les gens de la génération de ses parents « ont appris a faire profil bas et à faire attention à ce qu’ils disaient, même à leurs amis les plus proches, de peur d’être accusés de crime de pensée » pour déplorer ce qui se met en place ici aussi. Dans un certain nombre de professions, trop d’entre nous savent comme ces mots sonnent vrai.

La contrainte sous une forme ou une autre est imposée chaque fois qu’un mensonge est fourni aux masses. Les exemples se multiplient devant nos yeux. Un professeur à l’Université d’Etat d’Arizona prétend que les parents ne devraient pas être autorisés à empêcher leurs enfants d’acquérir un traitement bloquant la puberté.

Dans la manière de pensée inversée si typique de notre époque, c’est refuser de fournir ce « traitement » qui constitue un mauvais traitement à enfant plutôt qu’encourager des illusions et approuver des mesures agressives qui sont souvent nocives et expérimentales au vrai sens du terme, puisque une indication médicale justifiant leur usage manque cruellement.

Pour le moment, dans notre pays, cela reste une proposition. Mais la Cour Suprême de Colombie Britannique (Canada) a décrété le mois dernier que le père d’une adolescente de quatorze ans ne devait pas contrarier sa tentative chimérique de devenir un garçon. Elle a droit à des bloqueurs de puberté qui lui sont attribués par un droit contre nature. Bien plus, le père a été mis en demeure de mieux surveiller ses mots : appeler sa propre enfant une fille ou user d’un pronom féminin pour parler d’elle serait considéré comme « violence familiale », la vérité étant maintenant un délit punissable par la loi.

Et tout comme la nuit succède au jour, il a depuis été déclaré « coupable » de ce « crime ».

A la lumière de cette démonstration de pouvoir menaçante, des appels élémentaires à la raison ne comptent pour rien. C’est finalement affaire de volontés qui s’affrontent. Mais prendre une position ferme contre les irrationnels tyrans du genre peut marcher, comme des musulmans l’ont prouvé au Royaume Uni en expulsant le programme orienté LGBT des écoles de leurs gamins.

Que la foule des militants LGBT, ayant renversé tous les autres, ait fait marche arrière dans ce contexte suggère qu’ils sont principalement menés par le désir de démanteler la sensibilité chrétienne plutôt que par une croyance inflexible en l’idéologie du genre. Notez qui a gagné dans cette bataille de volontés.

Si seuls la foi et l’art de la persuasion étaient à la mode, davantage de gens pourraient voir qu’abandonner le christianisme et notre nature humaine intrinsèque ne favorise pas l’homme ; faire ainsi mène à la ruine comme bien trop l’ont découvert après avoir pataugé dans le gouffre transgenre.


Matthew Hanley est membre éminent du Centre Catholique National de Bioéthique. Les opinions exprimées ici sont les siennes et pas forcément celles du Centre Catholique National de Bioéthique.

Illustration : « Les amoureux » par René Magritte, 1928 [Musée d’Art Moderne, New York]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/05/02/transgenderism-as-a-tool-of-humiliation/