L'identité de la gauche - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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L’identité de la gauche

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C’est vraiment parti pour la primaire de la gauche. On sait bien sûr que ce n’est pas la primaire de toute la gauche et que le gagnant de la compétition devra affronter Jean-Luc Mélenchon sur sa gauche (!) et Emmanuel Macron sur sa droite, même si cette droite se veut du centre.

En termes purement arithmétiques, l’affaire est donc est très mal partie, puisque divisée en trois, notre gauche n’a aucune chance de se retrouver au second tour de la présidentielle. Mais cette division n’est peut-être pas le facteur le plus important à considérer, car ce qui la détermine c’est l’incertitude fondamentale de ce qu’on pourrait appeler sa doctrine. Qu’est-ce qu’être de gauche, aujourd’hui ? Il n’y a que Jean-Luc Mélenchon à croire encore à une sorte de grand soir révolutionnaire, qui marquerait une rupture assurée avec le capitalisme. Depuis le grand tournant de 1983 sous le premier septennat de François Mitterrand, le parti socialiste s’est rallié au libéralisme en matière économique, ce qui implique un changement total de paradigme intellectuel.

Certes, on peut marquer certaines nuances. Mais elles ne modifient en rien l’essentiel qui consiste en l’adhésion aux critères de l’économie de marché et aux vertus de la mondialisation. Le seul démarquage important ne concerne pas l’économie, mais ce qu’on appelle le sociétal. C’est-à-dire les questions de mœurs et plus généralement ce qui concerne notre devenir anthropologique.

Et ce n’est pas du tout réjouissant. Le libéralisme libertaire, qui se réclame plus ou moins de Mai 68, se décline sur le mode d’un nihilisme profond, même s’il se cache sous la revendication de nouveaux droits.

Et là-dessus, j’en suis bien d’accord avec Michel Onfray, qui s’en explique dans un grand texte des Cahiers de l’Herne consacré à Michel Houellebecq : « Les soixante-huitards ont pris le pouvoir et sont devenus les soutiers zélés du nihilisme libéral (…). Pour le meilleur et le pire, Mai 68 a aboli le sens de ce qui faisait sens. Or l’islam propose un retour du sens et de ce qui fait sens dans un monde dépourvu de sens. »

Voilà qui relève de l’abyssal. Mais qui aura le courage de jeter une torche pour éclairer de l’intérieur ces abysses ? Qui saura relever le défi anthropologique dont dépend complètement notre avenir ?

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 janvier 2017.