On sait que Moïse est né en Égypte.
Il était l’enfant d’une femme du peuple hébreu et donc hébreu lui-même.
Cela se passait dans les années 1250-1200 avant J-C.
Le peuple hébreu était alors en esclavage sous le règne du pharaon Ramsès II.
Ce dernier, inquiet de l’expansion démographique des hébreux et de leur influence grandissante, et pour s’en prémunir ordonna qu’on en tuât, à la naissance, tout enfant mâle et qu’on le jetât dans le Nil.
C’est ainsi que la mère de Moïse, pour sauver son enfant, le déposa dans un couffin de joncs calfaté de bitume et de poix sur le fleuve, près de l’endroit où se baignait la fille du Pharaon qui, le découvrant, le recueillit et décida de l’élever.
La mère de l’enfant vint se proposer d’en être la nourrice, ce qui fut accepté. Ainsi Moïse reçut-il à la fois l’éducation donnée à la cour d’Égypte et, par sa mère, la connaissance de son appartenance au peuple hébreu.
Devenu adulte Moïse se rapprocha de ses frères hébreux et constata l’état d’esclavage auquel ils étaient soumis et leurs souffrances.
Témoin du mauvais traitement infligé à l’un d’eux par un chef de corvée, Moïse, dans un éclat de colère, tua l’égyptien auteur de ces agissements.
Il dut alors s’enfuir d’Égypte pour échapper à la condamnation pour meurtre qui le menaçait .
Il se réfugia au pays de Madian dans la péninsule du Sinaï où il épousa l’une des filles de Jethro, lequel était prêtre de Madian.
Un jour qu’il faisait paître le petit bétail de son beau père, après avoir traversé le désert , il parvint jusqu’à la montagne de l’Horeb dans le désert du Sinaï.
C’est au pied de cette montagne que lui apparut l’Ange de Yahvé dans une flamme de feu sortant du milieu d’un buisson. Ce buisson incandescent ne se consumant pas, Moïse voulut le contourner pour tenter de comprendre un tel incompréhensible phénomène. « Pourquoi ce buisson ne brûle-il pas ? »
Alors Dieu l’appela du milieu du buisson. « Moïse ! N’approche pas d’ici. Déchausse-toi, car l’endroit sue lequel tu te tiens est un sol sacré. Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob . » …« J’ai parfaitement vu la misère de mon peuple en Égypte .J’ai entendu ses cris et vu ses souffrances. Je suis descendu le délivrer de la main des Egyptiens pour le faire monter de ce pays-là vers un autre pays où ruissellent le lait et le miel. » Vers Canaan.
« Eh bien va, je te délègue pour aller vers Pharaon, et faire sortir d’Égypte les fils d’Israël. »
Moïse effrayé dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller vers Pharaon et faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? »
Dieu lui dit : « Je serai avec toi quand tu feras sortir d’Égypte le peuple. Voici pour toi le signe que c’est moi qui t’envoie : vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne . »
Ainsi l’Horeb, cette montagne au milieu de celles de la péninsule du Sinaï devint-elle montagne divine.
Moïse partit donc se présenter, avec son frère Aaron et les Anciens d’Israël, au Pharaon pour lui demander de leur accorder l’autorisation de s’éloigner au désert pendant trois jours pour y sacrifier à Yahvé, leur Dieu, selon Sa demande.
Devant le refus de Pharaon, Dieu frappa l’Égypte de douze plaies terribles qui s’abattirent sur le pays. Après quoi Pharaon accepta de revenir sur son refus.
Moïse et son peuple purent alors quitter leur terre d’exil après avoir miraculeusement traversé la Mer Rouge à pied sec et échappé ainsi à la poursuite de l’armée de Pharaon lancée à sa poursuite et engloutie dans les flots refermés sur elle après le passage des Hébreux.
Après bien des péripéties que relate le Livre de l’Exode, le troisième mois, jour pour jour après leur sortie du pays d’Égypte, les Hébreux, sous la conduite de Moïse arrivèrent dans le Sinaï, au pied du Mont Horeb.
Ils campèrent dans le désert, face à la montagne où Moïse devait monter pour y rencontrer Dieu.
Le moment venu de cette rencontre, la nuée couvrit pendant six jours la montagne et la gloire de Yahvé y demeura.
Le septième jour, du milieu de la nuée, Yahvé appela Moïse.
Moïse pénétra dans cette nuée, pendant qu’il gravissait la montagne et il y resta quarante jours et quarante nuits.
Il redescendit de la montagne deux tables en mains : tables écrites des deux côtés. Ces tables étaient l’œuvre de Dieu.
Cependant, le peuple voyant que Moïse tardait à redescendre de la montagne avait demandé à Aaron que lui soit fabriqué un dieu qui puisse marcher à sa tête. Il remit à Aaron ses bijoux pour la réalisation de cette statue qui prit la forme d’un veau d’or.
Arrivé près du camp des hébreux, Moïse entendit des chants et vit que le peuple dansait. Il aperçut alors le veau et sa colère s’enflamma. Il renversa les deux tables et les détruisit au pied de la montagne. Il brula le veau et le pulvérisa.
Revenu de sa colère, après les supplications d’Aaron, Moïse dit au peuple : « Vous avez commis un grand péché, mais je vais à présent monter vers Yahvé : peut-être obtiendrai-je le pardon de votre péché ».
Ayant écouté Moïse et sa demande de pardon pour un peuple inconscient de la gravité de son péché, Yahvé lui dit : « Taille-toi deux tables de pierre identiques aux premières. J’écrirai sur ces tables les mêmes paroles que sur celles que tu as fracassées. Tiens-toi prêt de bon matin, tu monteras sur l’Horeb. Que personne ne vienne avec toi. Qu’on ne voie personne sur la haute montagne. »
Moïse fit ce que Yahvé lui avait prescrit de faire. Alors Yahvé descendit dans la nuée et se tint avec lui.
Il proclama : « Voici que je conclus alliance. Devant tout ton peuple j’exécuterai des merveilles que nul n’a créées en aucun pays et chacun pourra voir mes merveilles.
Moïse resta avec Yahvé quarante jours et quarante nuits sans manger ni boire. Et il redescendit vers le peuple avec les tables portant gravées les Dix paroles de l’Alliance.
C’est donc en ces lieux arides que s’est nouée la première Alliance de Dieu avec les Hommes. Et c’est à l’emplacement présumé du miracle du « Buisson ardent » qu’a été édifié dès la fin du III° siècle, le premier monastère rudimentaire où vécurent et prièrent les premiers moines et orants de ce mémorial. Le monastère Sainte Catherine.
Les premières constructions du monastère ont fait place, au sixième siècle à une magnifique forteresse due à l’empereur Justinien pour protéger des nomades pillards ces premiers occupants solitaires qui, depuis trois siècles vénéraient ces lieux bibliques, témoins de la rencontre entre l’Éternel et Moïse.
Depuis quinze siècles donc, des moines, orthodoxes grecs, veillent sur les trésors de foi rassemblés en ces murs qui abritent une très précieuse collection d’icônes et la deuxième bibliothèque de manuscrits au monde après celle du Vatican.
Par un véritable miracle de l’Histoire, ce lieu, saint entre tous, a toujours été épargné de toute destruction par les armées nombreuses, dont celle de Bonaparte, et les invasions qui l’ont traversé sur la route de l’Égypte.
Autour du monastère vivent quelques familles de bédouins avec leurs troupeaux de chèvres maigres. Images encore vivantes du passé.
On peut faire le pèlerinage de ces lieux uniques en s’y rendant depuis Eilat, la ville la plus méridionale de l’Etat d’Israël, au plein sud du désert du Néguev, au bord du golfe d’Aqaba, à la pointe de la Mer Rouge.
Passée la frontière avec l’Égypte, on pénètre alors dans le désert du Sinaï. Il y faut un Quatre-quatre, car, après une centaine de kilomètres de route acceptable pour un véhicule normal, on pénètre dans un désert de pierres où pendant deux heures on doit emprunter une voie rocailleuse et parfois incertaine qui requiert l’accompagnement d’un guide du pays.
C’est enfin l’arrivée au monastère Sainte Catherine.
Pour les plus aptes à gravir la montagne, le pèlerinage ne s’arrête pas au recueillement devant le lieu faisant résonner les premières paroles de Dieu à Moïse devant le « Buisson ardent » : « Enlève tes sandales, car le lieu que tu foules est une Terre sacrée. »
Il s’agit de gravir alors, après Moïse, les pentes du mont Horeb, où lui furent remises les Tables de la Loi et où il demeura, dans la nuée, quarante jours et quarante nuits avant de reprendre la conduite de son peuple vers la Terre promise où il ne put cependant pénétrer lui même, s’étant éteint à ses portes.
La montée vers l’Horeb se fait lentement, soit à la tombée de la nuit soit avant le lever du jour pour se prémunir de l’ardeur du soleil brulant ici.
Trois heures après, les dernières pierres semblent s’écarter devant les marcheurs de Dieu qui voient s’ouvrir devant eux dans un décor de création du monde la route de l’éternité.
Les derniers pas vers le sommet de l’Horeb, dans un décor de création du monde sur un chemin d’éternité.