L’intérêt d’un pape pasteur, sorte de curé d’une paroisse universelle, c’est qu’il a souvent en tête l’exemple pratique, le conseil judicieux immédiatement applicable. Ce fut le cas, à l’occasion du deuxième dimanche de Carême, quand, commentant l’événement de la Transfiguration, François a fait la suggestion suivante, en s’adressant à la foule qui lui répondait : « Je vous pose une question : est-ce que vous lisez tous les jours un passage de l’Évangile ? Oui, non… Oui, non… Moitié-moitié… Certains oui et certains non. Mais c’est important ! Lisez-vous l’Évangile ? C’est une bonne chose : il est bon d’avoir un petit Évangile, petit, et de l’emporter avec nous, en poche, dans le sac et d’en lire un petit passage à n’importe quel moment de la journée. À n’importe quel moment de la journée je prends dans ma poche l’Évangile ! Pensez à cela. Ce n’est pas difficile, ni nécessaire qu’il y ait les quatre : un des Évangiles, tout petit, avec nous. L’Évangile toujours avec nous, car il est la Parole de Jésus qui peut être écoutée. »
Qu’ajouter à cela, sinon que la méditation de la Parole est le sel de la vie quotidienne des chrétiens ? Et, comme le dit encore le Pape, qu’elle nous invite tour à tour à monter en haut du Thabor et à en redescendre pour rencontrer nos frères. C’est parce que la présence de Dieu nous est familière que nous sommes capables de vivre les Béatitudes dans notre vie quotidienne. Jamais la haute spéculation théologique et la vision mystique ne pourront éloigner du quotidien. François d’ailleurs le montre tous les jours, lorsqu’il commente les lectures de la messe dans ses homélies à la maison Sainte-Marthe. Il y a énormément à retenir de cette méditation familière où le pape parle de l’abondance du cœur dans une confrontation avec le texte inspiré.
Exemple : le 18 octobre dernier, il évoquait, à partir d’un texte de saint Paul « ces sanctuaires de sainteté et de mission que sont les maisons de retraite des prêtres et des religieuses ». Il conseillait de rendre visite à ces sanctuaires, en remarquant que leurs hôtes devraient tous être canonisés car ce qui compte « c’est la sainteté quotidienne, celle de tous les jours ». C’est de telles pensées qu’inspire le contact avec l’Évangile, qui est sans cesse leçon de vie, pour peu qu’il soit réfléchi de façon savoureuse et reçu comme un viatique qui nous permet d’entrevoir la bonne direction.
